La séparation d’un couple peut intervenir de diverses manières :
C’est généralement une expérience douloureuse.
La séparation reste une des expériences humaines les plus douloureuses. Devenir étranger, particulièrement à quelqu’un qui a été proche, que l’on aime ou que l‘on a aimé, peut provoquer un désespoir profond et faire basculer la vie d’un individu. Quelque-chose a été touché, car la séparation provoque la solitude et l’homme n’est pas fait pour vivre seul. La communication avec ceux qui l’entourent lui est indispensable. Or dans la séparation, nous retrouvons, peut-être, une des premières expériences traumatisantes de la vie. […]. Chaque séparation réactualise le vécu de la séparation originelle (le paradis perdu)[1].
Une fois prise la décision de se séparer au moins provisoirement, ou devant le fait accompli du départ du conjoint, le chemin n’est pas terminé. Il reste à le mettre en œuvre, à vivre le deuil et à reconstruire une nouvelle vie pour soi et pour les enfants.
La situation est en effet très différente entre :
Dans la plupart des cas, la séparation est une épreuve humaine pour chacun des conjoints séparés. Ils ont besoin d’un soutien alors que s’estompe le réseau de relations qu’ils avaient créé pendant leur vie commune et que leurs ressources financières diminuent généralement, car chaque personne séparée doit désormais assumer seule les charges qu’elle partageait auparavant avec son conjoint.
En 1990, des fidèles catholiques divorcés ont fait une exposition dans leur paroisse intitulée « Questions à notre Eglise sur le divorce[2] » et voici le témoignage du curé qui en résulte :
Je leur ai proposé de nous rencontrer ensemble. Nous étions cinq au départ, plus de trente, deux mois plus tard. La demande était très forte. Je ne pouvais que leur proposer des échanges tout simples, sans jugement, sous le regard de Dieu. Inutile de vous dire que j’ai beaucoup appris. J’ai appris la souffrance humaine car, et j’ai honte aujourd’hui de le dire, je ne pensais pas que le divorce pouvait engendrer une telle douleur je crois même avoir rarement vu des gens autant souffrir. Cela m’a obligé à écouter et à faire l’expérience de ma propre pauvreté. […] Pauvre Eglise sommes-nous, trop préoccupée par la vérité que nous avons à défendre, pour percevoir la souffrance des divorcés. […] Il nous faudrait en réponse une énorme profusion de miséricorde pour accompagner ces « blessés de l’amour »[3]
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[1] Jacqueline Morineau, L’esprit de la médiation.
[2] Exposition affichée pendant quatre mois en 1990 à la paroisse saint Hyppolite à Paris 13ème.
[3] Guy de Lachaux, Divorcés, p. 13
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