Sans prétendre à l’exhaustivité, nous consacrerons ce chapitre aux secrets d’amour des sociétés religieuses, en commençant par les juifs puis les musulmans, et enfin les chrétiens, protestants, orthodoxes et catholiques.
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Dans les couples fragiles, la violence conjugale latente est exacerbée par le confinement :
Heureusement des initiatives fleurissent pour aider les couples en difficulté. Voici un poème écrit pendant le confinement :
Déni
Le virus était étranger,
Je me sentais bien protégé
Puis il s’est vite rapproché
Je me retrouve confiné
Colère
C’est la faute au gouvernement
qui n’a pas fait correctement
ce que d’autres ont fait proprement
pour protéger leurs habitants
Dépression
Mes projets se sont écroulés
A quoi sert de me fatiguer
Je me replie sur la télé
Ainsi je cesse de penser
Négociation-acceptation
Il ne faut pas nous diviser
Mêm’ s’il est dur de dialoguer
Prenons le temps de partager
Vivons ensemble des années
Décision
Moi-même, je suis concerné
Et ma responsabilité
M’incite aujourd’hui à jeûner
Pour repartir sur le bon pied
Sérénité
J’accueille enfin mes sensations
Et découvre mes émotions
Je renoue des relations
Et j’apaise mes passions
Appel à la vie
La nature se met à fleurir
Quand nous cessons de la pourrir
Avec elle on peut repartir
En suivant le fil du désir
Mûrissement
Tout seul on ne va pas bien loin
Mon désir a trouvé le tien
Et nous pourrons créer du lien
Pour faire quelque-chose de bien
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La société civile prodigue des formations dans les domaines de la psychologie, de la sociologie et du droit, qui constituent des formations utiles pour les métiers du secteur social. Elle prodigue en outre des formations spécifiques pour les assistants sociaux, les conseillers conjugaux et les médiateurs familiaux qui agissent auprès des familles.
L’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep) donne une vision synthétique des métiers du secteur social et des formations correspondantes[1], par niveau, du CAP au master, préparant aux différents métiers liés à la famille, et notamment :
Ainsi, pour devenir conseiller conjugal et familial en France, il faut suivre une formation qualifiante de 2 à 3 ans dispensée par des organismes de formation agréés par l’Etat (Ministère des Affaires Sociales)[2]. Les formations correspondantes sont accessibles aux titulaires d’un BAC + 2 dans les domaines psycho, sanitaire (infirmier), socio-éducatif (éducateur), ou juridique. Elles permettent d’obtenir une « attestation de qualification de conseil conjugal et familial ».
Les conseillers conjugaux peuvent en outre s’orienter vers une formation à la médiation familiale qui met en œuvre des techniques de négociation et de gestion des conflits :
La médiation familiale est un processus de résolution des conflits familiaux dans lesquels les membres d’une famille demandent ou acceptent l’intervention confidentielle d’une personne tierce neutre et qualifiée, appelée médiateur.
Une formation spécifique peut leur permettre d’obtenir le diplôme d’Etat de médiateur familial (DEMF).
Sans être conseiller conjugal, il est également possible de se former à la médiation par une formation initiale ou continue. On citera en particulier :
Une fois formés, les médiateurs sont habituellement tenus à une formation continue, pour rester informés des nouveautés et faire contrôler régulièrement leur travail, grâce à des exercices de retour de pratique, qui se déroulent le plus souvent entre pairs au sein d’associations professionnelles de médiateurs telles que :
Ces associations proposent des actions de sensibilisation et d’éducation aux familles comme par exemple dans l’Essonne où j’habite :
La sensibilisation, l’éducation et la formation des familles est une toute autre question, du fait de leur nombre et de leurs conditions de vie qui ne leur permettent généralement pas de se former à devenir parents et à fonder une famille.
Autrefois, les formations « sur le tas » étaient assurées par les grands parents et l’entourage. Aujourd’hui, l’école prend en partie le relais et propose un certain apprentissage de la vie en société, de la sexualité et de la parentalité.
Au plan international, l’organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture, (Unesco) l’appelle « éducation complète à la sexualité ». Elle a par ailleurs édicté des Principes directeurs internationaux[11] pour aider les éducateurs à élaborer des programmes scolaires sur ce thème. Pour l’UNESCO,
L’éducation complète à la sexualité (ECS) est un processus d’enseignement et d’apprentissage fondé sur un programme portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité. Elle vise à doter les enfants et les jeunes de connaissances factuelles, d’aptitudes, d’attitudes et de valeurs qui leur donneront les moyens de s’épanouir – dans le respect de leur santé, de leur bien-être et de leur dignité –, de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses, de réfléchir à l’incidence de leurs choix sur leur bienêtre personnel et sur celui des autres et, enfin, de comprendre leurs droits et de les défendre tout au long de leur vie.
De nombreux pays et organisations s’inspirent peu ou prou de ces principes pour s’adresser aux parents et aux éducateurs. La variété de leurs propos est édifiante :
Un réseau d’intervenants indépendants en Éducation Affective, Relationnelle et Sexuelle (EARS) s’est mis en place dans la société civile française pour permettre aux professionnels d’échanger entre eux et pour leur fournir des contenus pédagogiques auprès des jeunes en milieu scolaire (primaire, collège, lycée) et jeunes professionnels[16].
Des acteurs privés proposent aussi des formations sur l’intelligence relationnelle et la gestion des conflits. Ainsi, lors d’un stage de formation à l’ATCC[17]sur la transformation des conflits interpersonnels, les participants ont pu expérimenter des notions de communication non-violente. A l’issue des exercices, un des stagiaires, âgé de 65 ans, s’est exprimé avec force : « Mais pourquoi ne nous a-t-on pas appris cela à l’école ? »
En effet, l’école n’a pas pour seul objet d’enseigner des savoirs, domaine où les moyens d’enseignements à distance (livres, cours en ligne, Mooc, communautés d’apprenants…) supplantent déjà les enseignants, mais pour enseigner un savoir être et un savoir apprendre incluant une éducation à la vie collective, voire la vie affective. Il semble donc que les enseignants devraient enseigner des bases de la communication interpersonnelle, de la gestion des conflits pour mieux les préparer à leur vie future.
Une telle éventualité est d’ailleurs proposée à de multiples endroits :
Dans l’enseignement primaire, certains professeurs cherchent à faire découvrir aux enfants qu’ils sont uniques et dignes d’être aimés en évoquant les dimensions de la personne humaine et les changements physiologiques et psychologiques liés à la puberté.
Ils s’efforcent par ailleurs de leur faire développer et favoriser :
• leurs compétences relationnelles ;
• la connaissance et la gestion des émotions ;
• les richesses de la relation à soi (estime de soi), aux autres (l’amitié) ;
• une approche positive de l’amour et de la sexualité ;
• un climat scolaire serein (bien-être et bien vivre ensemble, prévention violences, harcèlement) ;
• les bases d’un dialogue fécond.
En cours préparatoire et élémentaire (CP et CE1), la pédagogie proposée consiste à proposer des séances d’une heure sur différents thèmes, dontl’amitié, le respect de soi et des autres, la compréhension et l’apprivoisement des émotions, l’estime de soi, le mieux se connaître pour comprendre les autres, la communication non-violente, le corps, la pudeur et l’intimité…
En cours moyen (CM1 et CM2), la pédagogie proposée est constituée par :
Une démarche voisine proposée par l’association « Com’ je t’aime »[23] est suivie par plus de 160 écoles, collèges, lycées et associations français pour susciter chez les enfants un regard d’admiration sur la sexualité et le langage du corps qui dit combien on s’aime. Puis, lorsqu’ils ont découvert cette beauté, la pédagogie explique aux enfants et aux jeunes comment respecter leur corps et celui des autres. En pratique, les intervenants de « Com’ je t’aime » s’adressent aux enfants en CM2 et aux jeunes ayant atteint l’âge et la maturité, et leur expliquent la finalité du corps sexué, invitant au respect. Ils proposent aux jeunes un chemin de maturation propice à la construction d’un amour, source de bonheur. Ils proposent aussi aux adultes, parents et éducateurs, des formations et des conférences pour leur donner les clefs d’un dialogue juste et respectueux, adapté à l’âge des enfants confrontés à un monde hyper-sexualisé, et bien souvent à la pornographie.
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[1] http://www.onisep.fr/Decouvrir-les-metiers/Des-metiers-par-secteur/Social/Les-formations-pour-exercer-dans-le-secteur-social
[2] Association Française des Centres de Consultation Conjugale ; CLER Amour et Famille ; Fédération Nationale Couples et Familles ; Fédération Nationale des Ecoles des Parents et des Educateurs (FNEPE) ; Fédération Nationale Familles Rurales ; Institut des Sciences de la Famille, Université Catholique de Lyon.
[6] http://www.anm-mediation.com/index.php/fr
[7] http://www.mediation-familiale-chretienne.org/ Parmi eux, Remercions en particulier Sabrina De Dinechin, Karine Mauguin Cf. Annuaire de l’association www.mediation-familiale-chretienne.org/annuaire-des-médiateurs
[8] Issu du CIMJ http://www.cimj.com/fr
[9] https://mediationfamiliale.info
[10] http://essonne-mediation.fr
[11] http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002608/260840f.pdf
[12] http://eduscol.education.fr/pid23366/education-a-la-sexualite.html
[13] http://www.vivelessvt.com/college/la-transmission-de-la-vie-chez-lhomme/
[14] http://www.gov.pe.ca/photos/original/css_csbparentgf.pdf
[15] fr/etape/1_3_ans/developpement/fiche.aspx?doc=developpement-psychosexuel-sexualite-0-8-ans
[16] www.r2i-education-affective.fr/
[19] http://ecolepositive.fr/bases-de-communication-non-violente/
[20] Union Nationale des Syndicats Autonomes https://ecolededemain.wordpress.com/2017/10/03/la-communication-non-violente-quelle-mise-en-oeuvre-au-college/
[21] http://www.j-salome.com/l-ecole.html#ecole10
[22] https://www.santelog.com/actualites/violences-conjugales-prevenir-des-lecole-primaire-conseille-lacademie-de-medecine
Chère Sylvie,
Lorsque nous nous sommes connus, j’étais un fonctionnaire sage et dévoué, sorti de ma Savoie natale pour monter à Paris travailler dans les ministères. Je n’irai pas jusqu’à m’appliquer les paroles de Fernand Reynaud, « Il n’a pas eu de chance dans la vie, parce qu’il a réussi à tous ses examens, il est devenu inspecteur des impôts », car j’ai aimé ma carrière administrative, où j’ai donné le meilleur de moi-même et reçu beaucoup de patrons et patronnes ainsi que de mes collègues.
Pourtant, que penser de certains aspects de la société ?
Dès que j’en ai eu la possibilité, j’ai pris ma liberté en quittant l’administration et en prenant ma retraite malgré la perte de la moitié de mes revenus. L’idée était de compenser ce manque, en créant une entreprise de tendance et en m’impliquant dans des activités bénévoles conformes à mes valeurs.
Ce pari est gagné[1] et mon métier actuel me permet de découvrir des trésors merveilleux de la société civile, tels que décrits dans ce livre, notamment en matière de développement personnel et de médiation.
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Source de l’image : https://alcibiade.skyrock.com/3283989626-Mariages-forces-une-realite-mondiale.html
[1] www.energeTIC.fr consacre 20 % de son activité au service des personnes défavorisées.
En France, avant la révolution de 1789, c’était essentiellement l’Église qui exerçait la tutelle des familles, en gérant l’état civil et accompagnant les personnes et les familles de la naissance à la mort, en gérant les unions et la parenté. Depuis lors, les mœurs ont profondément évolué en France et dans le monde
Depuis lors, l’Etat a pris le relais de l’Eglise pour l’état civil et l’Ined[1] indique que le pourcentage de personnes vivant en couple a peu évolué de 2006 à 2014 avec :
Sous réserve d’approfondir les chiffres, il semble que :
S’agissant du divorce, l’Etat en parle assez peu, considérant qu’il s’agit de la responsabilité individuelle, mais il s’octroie le rôle de défendre les enfants qui peuvent être mis en difficulté :
Les enfants de parents divorcés ont de 1.5 à 2 fois plus de risque de vivre des événements négatifs comme l’abandon précoce de l’école ou un divorce personnel. Cependant, la majorité des enfants qui ont vécu la séparation de leurs parents ne rencontrent pas ces difficultés […] Dans les débats portant sur la meilleure façon d’améliorer la vie des enfants, on propose fréquemment des initiatives qui se concentrent (a) soit sur les politiques culturelles et légales permettant de renforcer le mariage (b) soit sur des programmes qui visent à fournir des ressources économiques, sociales et psychologiques favorisant la qualité de vie des familles[2].
En France, la politique de la famille s’est surtout développée à partir des années 30 et sous l’influence, successive ou concomitante, de quatre courants doctrinaux :
Il en résulte une politique familiale principalement constituée d’aides financières concernant :
Le cadre législatif, profondément modifié en 2002[3], a réuni dans le « Code de la Famille », dont voici quelques extraits des articles L111 et suivants[4] :
Art 111-1 Sous réserve des dispositions des articles L. 111-2 et L. 111-3, toute personne résidant en France bénéficie, si elle remplit les conditions légales d’attribution, des formes de l’aide sociale telles qu’elles sont définies par le présent code.
Art 111-2 Les personnes de nationalité étrangère bénéficient dans les conditions propres à chacune de ces prestations :
1° Des prestations d’aide sociale à l’enfance ;
2° De l’aide sociale en cas d’admission dans un centre d’hébergement et de réinsertion sociale ;
3° De l’aide médicale de l’Etat ;
4° Des allocations aux personnes âgées prévues à l’article L. 231-1 à condition qu’elles justifient d’une résidence ininterrompue en France métropolitaine depuis au moins quinze ans avant soixante-dix ans.
Elles bénéficient des autres formes d’aide sociale, à condition qu’elles justifient d’un titre exigé des personnes de nationalité étrangère pour séjourner régulièrement en France.
…/…
« Art. L. 116-1. – L’action sociale et médico-sociale tend à promouvoir, dans un cadre interministériel, l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. Elle repose sur une évaluation continue des besoins et des attentes des membres de tous les groupes sociaux, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées, des personnes et des familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté, et sur la mise à leur disposition de prestations en espèces ou en nature. Elle est mise en œuvre par l’Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics, les organismes de sécurité sociale, les associations ainsi que par les institutions sociales et médico-sociales au sens de l’article L. 311-1. »
La mise en œuvre de cette politique repose sur une série d’acteurs-clés présentés ci-après.
Au niveau national, le soutien à la parentalité est un des dispositifs d’aide aux familles mis en place par le ministère des Solidarités et de la Santé pour répondre au besoin que nombre de parents expriment d’être accompagnés dans de multiples domaines (santé, réussite scolaire, impact des ruptures familiales…). Il en résulte une stratégie nationale de soutien à la parentalité qui se décline :
S’agissant de la protection des enfants et des mères, l’Etat a en effet transféré ses compétences aux conseils départementaux qui ont mis en place d’une part les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, (ASE) et d’autre part ceux de la Protection Maternelle et Infantile (PMI)[6]. Les conseils départementaux s’engagent aussi dans la prévention des violences conjugales et la mise en place du revenu de solidarité active (RSA).
Les autres collectivités territoriales (ex villes et communes) peuvent également initier des actions, dans le cadre de la compétence petite enfance, enfance et jeunesse, parentalité, en lien notamment avec les conseils départementaux et les caisses d’allocations familiales, dans le cadre d’un Contrat Territorial Global. Elles constituent notamment des lieux d’écoute des familles et organisent parfois des permanences de médiateurs familiaux. Parmi les actions menées par ces organismes, l’écoute des familles, la protection des enfants et des victimes de violences conjugales est au centre de leurs préoccupations, tandis que la perspective de favoriser le dialogue rompu ou difficile entre les conjoints peut entrer dans leur champ de compétence.
Outre les services administratifs, il existe en France près de 10 000 associations et dispositifs d’aide à la famille actives, souvent subventionnées par la société. En voici quelques exemples :
Quant aux associations familiales, elles sont trop nombreuses pour les évoquer toutes, aussi nous contenterons-nous d’en présenter quelques-unes dans un département de la région parisienne, à savoir l’Essonne.
L’UDAF Essonne[9] regroupant 64 associations familiales départementales propose divers services aux familles tels que :
En termes de communication, l’UDAF publie un site internet[13] qui délivre des messages pour ses membres et pour les bénéficiaires finaux que sont les familles. Les principaux thèmes évoqués sont le droit des familles, l’éducation, l’environnement, le logement, la santé. Le site de l’UDAF référence en outre des sites spécialisés comme le site Onsexprime.fr[14] de « Santé publique France », à propos de la sexualité des adolescents. Voici quelques exemples de messages délivrés :
On n’y trouve pas de contributions particulières sur la stabilité de la famille[17] en dehors de la médiation familiale[18] qui est l’un des services proposés. Dans ce domaine, le site de Dinamic-médiation-familiale[19] communique sur les lieux de permanence de ses professionnels et relaye un message du ministère canadien de la justice « Mes parents se séparent. Qu’est-ce que ça veut dire pour moi ? [20]».
Outre ces différents types de communication dits froids, les associations familiales organisent une « communication chaude », sous la forme de conférences thématiques, dans lesquelles elles dialoguent avec les associations familiales et leurs membres, ainsi qu’avec les familles en direct.
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) placé auprès du Premier ministre a pour missions d’animer le débat public et d’apporter aux pouvoirs publics une expertise prospective et transversale sur les questions liées à la famille et à l’enfance, à l’avancée en âge, à l’adaptation de la société au vieillissement et à la bientraitance, dans une approche intergénérationnelle. En 2016, il a conduit un travail important d’analyse sur le sujet des ruptures familiales[21], qui devrait être actualisé en 2019. Ce travail avait donné lieu à un colloque national sur le thème « Les ruptures familiales : affaire publique, affaire privée ?« , duquel avait résulté un ensemble de propositions[22] qui ont donné lieu à d’importantes évolutions, parmi lesquelles
Conformément à la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice au XXIème siècle, le juge aux affaires familiales peut, dans certaines conditions, imposer une « tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO) ». Cette procédure vise à favoriser le rétablissement d’un dialogue entre les conjoints, essentiel pour le bien-être des enfants ou de l’un des conjoints.
L’initiative de la médiation familiale peut être prise :
Le service correspondant de médiation familiale peut être subventionné par une caisse d’allocations familiales (CAF) qui prend alors en charge une part importante du coût de la médiation familiale. Dans ce cas, une simple participation au coût de la médiation est demandée aux personnes intéressées, sur la base du barème national de participation financière[24] :
Revenu mensuel net | Tarif de la séance par personne | Plancher / plafond |
inférieur au RSA de base | 2 € | 2 € |
entre le RSA de base et le SMIC | 5 € | 5 € |
entre le SMIC et 1 199 € | 5 € + 0,3% du revenu | 8 € / 9 € |
entre 1 200 € et 2 199 € | 5 € + 0,8% du revenu | 15 € / 23 € |
entre 2 200 € et 3 799 € | 5 € + 1,2% du revenu | 32 € / 51 € |
entre 3 800 € et 5 299 € | 5 € + 1,5% du revenu | 62 € / 85 € |
supérieur ou égal à 5 300 € | 5 € + 1,8% du revenu | 131 € au maximum |
Dans la plupart des cas, la médiation familiale a pour but :
Outre les questions de séparations et les divorces, la médiation familiale peut concerner d’autres domaines, tels que :
En France, on recense environ 2 000 médiateurs familiaux rémunérés[25], même s’il n’existe pas encore de statut ni de grille de salaire officielle pour ce métier. La plupart des médiateurs familiaux en activité n’exercent en effet qu’à temps partiel et ont une autre activité professionnelle dans la même structure, ou pas.
Le médiateur familial est le plus souvent employé par le milieu associatif (école des parents et des éducateurs, union départementale des associations familiales, associations de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, etc.). Plus rarement, il travaille pour des organismes publics (CAF, mairies, conseils généraux), et parfois, il est à son compte en complément d’une autre activité de psychologue ou autre. Enfin, il peut également pratiquer son activité en libéral, mais rares sont ceux qui parviennent à en vivre. Il intervient dans le domaine privé, c’est-à-dire qu’il gère essentiellement les conflits internes dans une famille (disputes autour d’une succession, séparation ou divorce, difficultés relationnelles…). Si le problème dépasse son champ d’intervention, il oriente ses clients vers un autre professionnel (psychologue, juriste…). Il est bien entendu tenu au secret professionnel. Il ne peut pas témoigner en justice.
Il dispose en général d’un diplôme d’État de médiateur familial (DEMF) qui peut être obtenu au terme d’une formation d’une durée de 4 mois après un diplôme de niveau bac+3 dans les domaines juridiques, psychologiques ou sociologiques.
Normalement, le médiateur doit être indépendant des parties et il doit décliner la médiation s’il n’est pas en posture de neutralité par rapport à elles. Certains auteurs pensent que la médiation est une affaire de vocation :
La médiation n’est pas une affaire des médiateurs
mais c’est une affaire de tout le monde[26].
D’autres pensent au contraire qu’une bonne médiation nécessite une formation adéquate, pour en faire un métier[27], susceptible d’intervenir dans différents domaines : médiateur familial, médiateur de rue, médiateur de la République et ses délégués, Défenseur des droits, etc…
D’autres, comme l’UDAF, proposent une première réunion gratuite, notamment lors des permanences en mairie, en maison du droit et de la justice ou au sein d’associations locales, et, lorsque le litige recouvre un conflit sérieux entre les conjoints ou les membres de la famille, ils proposent une médiation payante, éligibles à des aides publiques.
Ainsi, certaines personnes font de la médiation familiale leur profession accessoire ou principale, conformément à la fiche de métier correspondante[28] dont voici quelques extraits.
Quant-aux couples, ils peuvent juridiquement inclure une clause de médiation dans un contrat de mariage comme dans tout contrat. Voici un exemple de clause parmi d’autres possibles :
Tout litige prenant naissance dans le cadre du présent contrat de mariage fera l‘objet d’une médiation, avant toute procédure contentieuse. Chacun des époux s’engage à partager les frais de la médiation et à collaborer avec le médiateur en faisant preuve de bonne foi.
Conformément à la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice au XXIème siècle, le juge peut, dans certaines conditions, imposer une « tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO) » avant un jugement de divorce. Cette procédure de médiation peut en effet être imposée par un juge aux affaires familiales, pour favoriser le rétablissement d’un dialogue entre les conjoints, qu’il considère comme essentiel pour le bien-être des enfants ou de l’un des conjoints.
L’initiative de la médiation familiale peut être prise :
Le service correspondant de médiation familiale peut être subventionné par une caisse d’allocations familiales (CAF) qui prend alors en charge une part importante du coût de la médiation familiale. Dans ce cas, une simple participation au coût de la médiation est demandée aux personnes intéressées, sur la base du barème national de participation financière[29] :
Revenu mensuel net | Tarif de la séance par personne | Plancher / plafond |
inférieur au RSA de base | 2 € | 2 € |
entre le RSA de base et le SMIC | 5 € | 5 € |
entre le SMIC et 1 199 € | 5 € + 0,3% du revenu | 8 € / 9 € |
entre 1 200 € et 2 199 € | 5 € + 0,8% du revenu | 15 € / 23 € |
entre 2 200 € et 3 799 € | 5 € + 1,2% du revenu | 32 € / 51 € |
entre 3 800 € et 5 299 € | 5 € + 1,5% du revenu | 62 € / 85 € |
supérieur ou égal à 5 300 € | 5 € + 1,8% du revenu | 131 € au maximum |
Dans la plupart des cas, la médiation familiale a pour but :
Outre les questions de séparations et les divorces, la médiation familiale peut concerner d’autres domaines, tels que :
Il existe diverses écoles de formation à la médiation en général et à la médiation familiale en particulier. Ces formations incluent nécessairement des travaux pratiques, car le savoir n’est qu’une partie du sujet, le savoir-faire et le savoir être constituant deux autres composantes essentielles de la formation.
Parmi les organismes de formation initiale et continue, on citera en particulier :
Une fois formés, les médiateurs sont habituellement tenus à une formation continue, pour rester informés des nouveautés et faire contrôler régulièrement leur travail, grâce à des exercices de retour de pratique, qui se déroulent le plus souvent entre pairs au sein d’associations professionnelles de médiateurs. Voici quelques-unes des associations professionnelles :
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[1] https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/
couples-menages-familles/couples_menages_familles/
[2] Hetherington EM, Kelly J. For better or for worse: Divorce reconsidered. New York: W.W. Norton; 2002.
[3] loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale
[4] https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=
LEGITEXT000006074069
[5] https://solidarites-sante.gouv.fr/archives/famille-enfance/dispositifs-d-aides-aux-familles/article/soutien-a-la-parentalite
[6] https://www.pasdecalais.fr/Solidarite-Sante/Reglement-Departemental-d-Aide-Sociale/La-politique-departementale-en-faveur-de-l-enfance-et-de-la-famille
[7] https://www.info-dla.fr/presentation/dla/
[8] http://www.fenamef.asso.fr/
[10] www.udaf91.fr/services/services-aux-familles/mediation-familiale.html
[11] www.udaf91.fr/services/services-aux-familles/point-conseil-budget.html
[12] http://www.udaf91.fr/services/istf-information-et-soutien-aux-tuteurs-familiaux/489-nouveau-service-information-et-de-soutien-aux-tuteurs-familiaux-istf.html
[15] https://www.choisirsacontraception.fr//
[16] Il existe plusieurs types de méthodes naturelles de régulation des naissances. Le site choisir sa contraception a fait le choix d’en présenter seulement deux alors qu’il présente 14 méthodes différentes de contraception artificielle.
[17] La société civile considère le divorce comme un droit de la personne et elle n’a pas de politique spécifique pour le prévenir.
[18] http://www.udaf91.fr/services/services-aux-familles/mediation-familiale.html
[19] http://mediationfamiliale.info
[20] https://www.mediationfamiliale.info/app/download/25251684/
Mes+parents+se+s%C3%A9parent+ou+divorcent.pdf
[21] www.hcfea.fr/IMG/pdf/Programme_HCFEA_2019_v10_janv-3.pdf
[22] http://www.hcfea.fr/IMG/pdf/0_Resume_Seance_du_HCF_
du_12_mai_9_juin_2016_Ruptures_v14_juin_VF.pdf
[23] On l’appelle aujourd’hui : contribution à l’éducation et à l’entretien de l’enfant (CEEE)
[24] http://www.droitissimo.com/chiffres-utiles/bareme-national-participation-financiere-applicable-tous-services-mediation-familiale-conventionnes
[25] A comparer aux quelques 2 500 conciliateurs de justice bénévoles.
[26] Jean-François Six et Véronique Mussaud, La médiation, Paris 2002, Seuil.
[27] Fiche métier sur https://www.fichemetier.fr/metiers/mediateur-familial
[28] http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/metiers/fiche-metier/mediateur-familial.html
[29] http://www.droitissimo.com/chiffres-utiles/bareme-national-participation-financiere-applicable-tous-services-mediation-familiale-conventionnes
[33] http://www.anm-mediation.com/index.php/fr
[34] http://www.mediation-familiale-chretienne.org/ Parmi eux, Remercions en particulier Sabrina De Dinechin, Karine Mauguin Cf. Annuaire de l’association www.mediation-familiale-chretienne.org/annuaire-des-médiateurs
[35] Issu du CIMJ http://www.cimj.com/fr
Dans les sociétés dites développées, les conjoints font intervenir des avocats[1] et des juges aux affaires familiales pour « mener à bien » une procédure judiciaire aboutissant à une séparation (séparation de corps, divorce pour faute, divorce pour altération définitive du lien conjugal, divorce par consentement mutuel), puis éventuellement une autre procédure pour faire respecter les obligations de pension alimentaire (CEEE), de garde alternée ou autre.
Au plan international plusieurs instances des Nations unies se penchent sur la famille et notamment :
Avant d’aborder plus en détail le cas de la France évoquons des pays qui ont une vision du conseil et la médiation conjugale et familiale.
Au Québec, le Ministère de la justice offre un service de médiation familiale. Il permet à des couples de bénéficier gratuitement d’un certain nombre d’heures en médiation familiale. Celui qui a reçu une formation de médiateur du ministère a le titre de médiateur accrédité.
En Afrique et dans les sociétés traditionnelles, le mariage coutumier a une importance considérable pour la cohésion des couples. Il s’agit schématiquement d’une institution qui permet l’union de deux personnes et de deux familles. Sur le plan juridique, seul le mariage civil a une valeur légale. Mais le mariage traditionnel encore appelé mariage coutumier reste une étape importante durant laquelle se déroule la cérémonie de la dot.
De nombreux travaux ont été publiés sur le sujet, parmi lesquels des travaux universitaires comme la thèse de sociologie de Mlle Cornélia Bounang Mfounguē[2], et de nombreuses thèses de droit ou de sociologie.
Dans les sociétés traditionnelles et notamment en Afrique, le mariage coutumier est une étape fondamentale qui subit quelques variantes selon les ethnies. En Afrique de l’Ouest, chez les Mossi, le mariage fait l’objet de plusieurs étapes, encore en vigueur en 2020 :
Voici un exemple de cérémonie de mariage coutumier effectuée à Abidjan dans la simplicité entre un Européen Francis, et une Africaine Christiane :
On offre de l’eau et l’on attend que tout le monde ait bu.
Un neveu burkinabè de Christiane demande les nouvelles.
Une amie ivoirienne de Francis : tout est grâce, Francis a trouvé une belle fleur et nous sommes là pour eux.
Le neveu : les anciens ont fait connaître leur accord pour le mariage de Christiane et Francis
Une amie ivoirienne de Francis : La maman de Francis m’a appelée, elle ne peut pas venir, et je suis venue à sa place. Nous disons merci. J’ai porté tout en prière, l’avis des vieux est une grande grâce. On va encore tailler notre prière pour qu’elle soit plus belle et que les deux s’entendent.
Un oncle de Christiane : les jeunes n’ont qu’à bien s’entendre. L’entente est le principal
L’amie ivoirienne : chez les Akans, les parents parlent
L’oncle : chez les Mossis, les parents ne parlent pas, ce sont les oncles et les neveux qui interviennent
Le neveu : montre une enveloppe. On a reçu la dot. Elle servira pour les anciens au Burkina qu’ils apprêtent une chèvre et fassent la fête et aussi un peu pour ici. Ils sont d’accord. Aujourd’hui, c’est la dot. Maintenant, c’est sa femme.
Une autre amie ivoirienne de François : nous allons donner des conseils à notre fils, vous allez donner des conseils à votre fille. Dans le mariage on doit faire beaucoup de concessions, c’est comme ça. S’il y a problème il faut venir et si c’est urgent, on s’appelle, je monte dans voiture pour écouter. Plus vite on éteint le feu, mieux c’est. Il faut prévenir car c’est parfois difficile.
Des messagers vont vers les tables voisines annoncer que le mariage coutumier est fait
Tous applaudissent à la bonne nouvelle et la famille vient féliciter les mariés
Une fois mariés, le conseil de famille ou le conseil du village se réunit pour régler les questions importantes. Ainsi la palabre africaine est utilisée depuis des temps immémoriaux pour rétablir l’harmonie dans une communauté, indépendamment de savoir qui a raison ou tort.
En dehors de l’Afrique, les sociétés traditionnelles ont de multiples secrets contribuant à souder les couples. Ainsi, Ailleurs, les traditions sont multiples et variées comme le décrivent notamment les rites de mariage :
Avant d’aborder les sociétés religieuses, au chapitre huit, évoquons maintenant les bonnes pratiques de la société française.
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[1] Il y aurait, en France plus de 50 000 avocats, soient près d’un pour 1000 habitants, dont la majorité sont des femmes. Parmi eux, certains gagnent bien leur vie, tandis que d’autres ont du mal à trouver suffisamment de clients pour vivre de leur métier. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles une part croissante des avocats se forme à la médiation, pour ne pas laisser échapper à d’autres le marché correspondant.
[2] https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00735563/document
[3] https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/granet-coutumes-matrimoniales-de-la-chine-antique/
[4] https://lecourrier.vn/des-coutumes-matrimoniales-insolites/457399.html
Dans les sociétés traditionnelles, l’échange entre générations se situait dans le cadre familial avec l’aide de la famille élargie, aux voisins et au village. Avec les guerres, la mécanisation et la société industrielle, l’Etat a pris en partie le relais des structures de voisinage, en mettant en place des politiques familiales.
Toutes les Etats n’ont pas nécessairement le même projet de société, ni la même vision du rôle de la famille. Celles-ci diffèrent en effet profondément d’une région à une autre, d’une culture à une autre, d’une époque à une autre, comme en témoignent par exemple :
De même, les politiques familiales différent selon les lieux et les temps, avec :
Ainsi, en Afrique, tout chef de village, de quartier ou de clan, tout père de famille, patron, curé, directeur d’entreprise, leader syndical ou politique, intervenait pour protéger sa communauté et ses membres, et notamment les familles, en essayant de concilier les besoins individuels et l’intérêt collectif, dont la confrontation entraîne immanquablement des tensions et des conflits.
Il faut tout un village pour éduquer un enfant[1].
En Europe, la société est caractérisée par des situations plus complexes, avec un partage croissant des pouvoirs, impliquant des personnes mieux formées et plus indépendantes, et donc un savoir mieux partagé et réparti. En conséquence, l’autorité du chef de la famille et de la communauté est moins reconnue. De même, les familles élargies sont moins présentes, si bien que les couples et les familles « mononucléaires » sont plus isolés.
Examinons maintenant les bonnes pratiques des Etats et des sociétés civiles, avec un premier regard international puis une analyse détaillée sur le cas français.
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[1] Proverbe africain
Lorsqu’un coach se spécialise sur la famille, on l’appelle plutôt « coach de vie » ou « Conseiller conjugal et familial », et si un médiateur se spécialise dans les conflits familiaux, on l’appelle alors médiateur familial.
Le conseiller conjugal et familial aide les personnes en difficulté dans leur vie relationnelle affective, conjugale et familiale. Sa profession est décrite dans une fiche-métier[1], qui a inspiré la présente section.
En France, les conseillers conjugaux et familiaux travaillent en général dans les centres de planification ou d’éducation familiale (CPEF) ; en milieu hospitalier, dans les services de Protection maternelle et infantile (PMI), dans les établissements d’information, de consultation et de conseil familial (EICCF) ; dans les centres de prévention de la maltraitance, des centres d’écoute téléphonique, des centres sociaux dépendant d’associations dont les activités sont centrées sur le soutien à la famille. La plupart d’entre eux sont salariés, vacataires à temps partiel, avec des salaires relativement bas.
D’autres exercent en libéral, à domicile ou dans un cabinet privé, mais il n’y a pas toujours assez de demande pour leur permettre d’exercer leur métier à temps plein, si bien que la plupart d’entre eux pratiquent en parallèle une autre activité dans le domaine médico-social. Pour se faire connaître, ils assurent parfois des permanences dans les maisons de la justice et du droit, les centres sociaux, les mairies, les associations.
Ces professionnels peuvent aussi animer des ateliers de sensibilisation auprès de groupes d’adultes ou d’adolescents sur le thème de la sexualité, de la contraception, des violences. Il existe actuellement en France environ 2000 personnes formées à cette profession, dont une part est membre de l’Association française des conseillers conjugaux et familiaux (ANCCEF)[2].
Concrètement, le conseiller conjugal et familial s’efforce d’écouter chacun avec empathie, quel que soit son sexe ou son orientation sexuelle, pour l’aider à prendre du recul par rapport aux difficultés rencontrées et l’écouter en période de doute ou de conflit, sans apporter de solutions toutes faites, et sans imposer de décision. Il aide à renouer le dialogue dans le couple et, si nécessaire, à prendre des décisions avec plus de sérénité et de lucidité. Il peut aussi venir en aide à des personnes célibataires, afin de les accompagner dans leurs difficultés relationnelles. Il rencontre des adolescents, au cours d’interventions sur les thèmes de la sexualité, la contraception, la violence. Il travaille en lien avec d’autres intervenants (psychologues, médiateurs familiaux, travailleurs sociaux.). Il est tenu au secret professionnel.
Pour être conseiller conjugal, il est nécessaire d’avoir du tact, de la discrétion et de l’empathie, car des sujets délicats et intimes peuvent être abordés. Le conseiller conjugal doit donc savoir instaurer un climat de confiance, qui libérera la parole. Il doit aussi être capable de gérer des situations difficiles : il peut être confronté à des conflits violents. Enfin, il doit avoir de l’empathie et un grand sens de l’observation.
Le travail du conseiller conjugal et familial pour une personne ou une famille donnée ne s’effectue pas en général sur le long terme. Il doit avoir un recul suffisant par rapport à sa propre situation pour rester non-jugeant, comme doivent le faire les professionnels du secteur social et médico-social. S’il l’estime nécessaire, il peut orienter vers un professionnel d’une autre discipline avec qui il travaille en réseau : médecins, psychologues, travailleurs sociaux, sexologues, médiateurs familiaux, notamment dans le cas de la mise en place concrète d’une décision de séparation.
Suivant leurs spécificités, les conseillers et médiateurs conjugaux peuvent être membres d’associations telles que, pour la France :
Pour devenir conseiller conjugal et familial en France, il faut suivre une formation qualifiante de 2 à 3 ans dispensée par des organismes de formation agréés par l’Etat (Ministère des Affaires Sociales), à savoir :
Ces formations sont accessibles aux titulaires d’un BAC + 2 dans les domaines psycho, sanitaire (infirmier), socio-éducatif (éducateur), ou juridique. Elles permettent d’obtenir une « attestation de qualification de conseil conjugal et familial ».
Les conseillers conjugaux peuvent s’orienter vers la médiation familiale qui met en œuvre des techniques de négociation et de gestion des conflits :
La médiation familiale est un processus de résolution des conflits familiaux dans lesquels les membres d’une famille demandent ou acceptent l’intervention confidentielle d’une personne tierce neutre et qualifiée, appelée médiateur.
Une formation spécifique peut leur permettre d’obtenir le diplôme d’Etat de médiateur familial (DEMF) ;
Sans être conseiller conjugal, il est également possible de se former à la médiation tant en formation initiale que continue, on citera en particulier :
Une fois formés, les médiateurs sont habituellement tenus à une formation continue, pour rester informés des nouveautés et faire contrôler régulièrement leur travail, grâce à des exercices de retour de pratique, qui se déroulent le plus souvent entre pairs au sein d’associations professionnelles de médiateurs. Voici quelques-unes des associations professionnelles :
Article suivant : Secrets des éducateurs et formateurs Table des matières /// Écrire l’auteur Commander le livre en ligne |
[1] http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/metiers/fiche-metier/conseiller-conjugal.html
[6] http://www.fenamef.asso.fr/mediation-familiale/definition-et-historique
[10] http://www.anm-mediation.com/index.php/fr
[11] http://www.mediation-familiale-chretienne.org/ Parmi eux, Remercions en particulier Sabrina De Dinechin, Karine Mauguin Cf. Annuaire de l’association www.mediation-familiale-chretienne.org/annuaire-des-médiateurs
[12] Issu du CIMJ http://www.cimj.com/fr
Dans le troisième exemple ci-dessus, la personne accompagnée n’a pas été confrontée à son adversaire mais elle aurait souhaité le faire.
Dans bien des cas, et notamment dans les couples en difficulté, il est possible d’aider les conjoints à renouer un dialogue constructif, avec l’aide de médiateurs dont c’est le métier.
Dans les sociétés traditionnelles et notamment en Afrique, le chef de famille ou de village réunit son conseil pour régler les questions importantes, avec un rôle intermédiaire entre celui de médiateur et d’arbitre. Ainsi la palabre africaine est utilisée depuis des temps immémoriaux pour rétablir l’harmonie dans une communauté, indépendamment de savoir qui a raison ou tort.
L’entrée en médiation nécessite en général un chemin de mûrissement car les deux conjoints ont l’impression qu’ils ont déjà tout essayé en vain pour se comprendre.
La médiation peut être conseillée par l’avocat avant, pendant ou après le divorce. Elle peut également être imposée par le juge dans le cadre de ce que l’on appelle médiation judiciaire, ou décidées librement par les parties dans ce que l’on appelle médiation conventionnelle.
Une médiation ne peut en effet démarrer que si les deux parties sont d’accord sur le principe d’une médiation, en acceptant de dialoguer avec l’autre, en présence d’un médiateur, avec un vrai désir de rechercher une solution, en acceptant les conditions éventuelles de rémunération du médiateur.
L’acceptation des conditions de la médiation nécessite parfois du temps, comme on peut le voir dans l’histoire ci-dessous, où la médiation entre les parents est proposée par leurs enfants.
Comme tout échange, le processus de médiation suit une « boucle de contact », avec un temps de préparation, un temps d’accueil, un temps de dialogue au cœur du sujet, puis un temps de conclusion et un temps de désengagement.
Le temps de préparation est souvent constitué d’entretiens séparés entre le médiateur et chacune des parties,
Avant la médiation, les deux parties ayant décidé de recourir à un médiateur, en arrêtent généralement les modalités d’un commun accord, de manière à aboutir à un contrat de médiation liant le médiateur et les parties. Bien qu’il puisse être parfois informel, le contrat de médiation est en général structuré autour des articles ci-après[1] :
Une fois le contrat signé ou du moins, décidé, la première réunion de médiation commune entre les parties débute par un rituel que Jacques Saltzer[2] évoque avec l’acrostiche PORTE :
L’accord étant donné sur le principe et la démarche, la médiation proprement dite se déroule en théorie selon quatre étapes décrites par « la roue de Fiutak ».
Dans les deux heures d’une médiation familiale, toute une vie s’écoule, depuis la première rencontre du couple, la création de la famille, le rêve de bonheur détruit, les enfants écartelés entre les deux parents et la séparation qui a brisé le cœur de chacun[4].
Figure 30 : la roue de Fiutak[5]
La formation d’un médiateur vise le savoir-être plus que le savoir-faire et que le savoir tout court. En outre, les médiateurs maîtrisent les nombreux outils de communication interpersonnelle, tels qu’évoqués précédemment, car ils les ont appris et expérimentés en commun. La maîtrise d’eux-mêmes (savoir-être) et de ces outils (savoir-faire) fait la différence entre un médiateur débutant et un médiateur expérimenté.
La littérature présente un grand nombre de cas de médiations conjugales réussies dont voici quelques exemples :
Gilles va trouver un médiateur après la décision de sa compagne Julie de se séparer après 15 années de vie commune et la présence d’un enfant de 12 ans. Il veut faire un travail sur lui-même pour récupérer sa compagne. Julie, qui a pris sa décision, n’éprouve pas le besoin d‘une médiation, mais elle accepte pour aider Gilles à accepter sa décision. Au cours du travail, les deux conjoints expriment leur souffrance respective et éprouvent de la compassion l’un pour l’autre. Finalement Gilles accepte de faire un travail sur lui-même quelle que soit la décision de Julie[6].
Madame et Monsieur sont accueillis en médiation pénale suite à une plainte de Madame pour violence conjugale sur sa personne. Madame explique au médiateur que Monsieur a un problème d’alcoolisme depuis longtemps et bénéficie d’un suivi médical. La violence verbale de Monsieur à son égard est un phénomène récent qui a fini par se solder par une violence physique à l’occasion de problèmes financiers.
Elle dit avoir un rôle de gendarme et être le souffre-douleur de Monsieur en lieu et place de sa mère contre laquelle il nourrit un ressentiment qu’il n’arrive pas à exprimer. Il n’a plus de contact avec sa famille. Madame a peur de la violence de son époux et de ses conséquences, étant donné l’ostéoporose dont elle souffre. Elle exprime cependant que sa souffrance liée aux violences physiques n’est pas la plus importante : »Il est dur d’encaisser un coup mais les violences verbales sont pires. Je me sentais humiliée par les insultes. » Monsieur est d’accord avec la version de Madame et dit : « Madame est ma tête de turc par rapport à mes problèmes avec ma famille ». Tous deux témoignent par leurs attitudes d’un lien de tendresse et de respect mutuel. Au terme de la médiation, Monsieur est disposé à se faire accompagner psychologiquement. La plainte et la médiation ont permis la prise de conscience de la violence installée dans les relations conjugales, et cela, bien avant le passage à l’acte physique[7].
Jacqueline Morineau, une des pionnières de la médiation en France, donne aussi des exemples de médiation réussie là où la justice a échoué [8]:
En fin de comptes, choisir la médiation, c’est choisir la bienveillance, choisir l’efficacité, choisir la coopération pour n’être ni bourreau, ni victime, ni sauveur, agir dans le sens de l’autonomie et de la responsabilité, apprendre à vivre les conflits comme des étapes, choisir de coopérer malgré les différences et les différends, exercer notre pouvoir de création et d’action, tout en laissant sa place à l’autre[9].
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[1] http://www.mediation-oav.ch/images/uploaded/file/contrat_mediation.pdf
[2] Médiateur français, professeur de médiation et auteur de plusieurs ouvrages. http://promediation.org/fr/qui-sommes-nous/les-equipes-operationnelles/jacques-salzer
[3] En France la médiation judiciaire se déroule sur trois mois. Elle est renouvelable une fois.
[4] Jacqueline Morineau, L’esprit de la médiation.
[5] https://i1.wp.com/www.club-agile-caen.fr/wp-content/uploads/2017/06/roue-de-Fiutak.jpg
[6] http://www.mediation-familiale.com/pem/articles.php?lng=fr&pg=15
[7] http://www.choisirlamediation.fr/exemples/mediation-penale-a-caractere-familial
[8] Jacqueline Morineau, L’esprit de la médiation, p. 141 et sq.