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22. La préparation au mariage

Il ne semble pas y avoir habituellement de formation au mariage dans la société civile, tandis que celle-ci est développée dans l’Eglise catholique.

L’Eglise prévoit trois types de préparation au mariage, dont la seconde étape est parfois ouverte aux non-chrétiens, dans le respect de leurs convictions,

  1. la préparation lointaine, effectuée par la catéchèse et par l’éducation chrétienne des parents, parrains et marraines ;
  2. la préparation prochaine qui débute avec la demande des fiancés de se marier religieusement, jusqu’au mariage lui-même. Cette préparation peut être ouverte à des non-chrétiens désireux de s’engager pour la vie ; comme c’est aussi le cas des sessions « Amour et engagement[1] » de l’association Vivre et Aimer. Cette préparation prochaine requiert un temps suffisant, c’est pourquoi les fiancés sont invités à en faire la demande au curé de la paroisse choisie dès qu’ils ont pris la décision de se marier et, de préférence six mois à un an avant la date.
  3. la préparation immédiate, qui vise surtout la préparation de la cérémonie du mariage.

La communauté de toute la vie en quoi consiste le mariage est
ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints
ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants[2].


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Source de l’image : https://croire.la-croix.com/Paroisses/Outils-pastoraux/Preparer-le-mariage/MARIAGE-VIDEO-2-La-preparation

[1] www.vivre-et-aimer.org/sessions-amour-et-engagement/pour-qui

[2] Code de droit canonique, canon 1055 § 1

23. Apprendre à dialoguer et à partager

L’incompréhension est normale car nous sommes différents

Le dialogue est une manière privilégiée et indispensable de vivre, d’exprimer et de faire mûrir l’amour, dans la vie matrimoniale et familiale. Mais il suppose un apprentissage long et difficile[1].

La connaissance mutuelle entre deux êtres évolue toujours de l’extérieur, c’est-à-dire ce que la personne donne à voir, (apparence physique, façon de se comporter…), vers l’intérieur (sentiments, intelligence, convictions, attentes, valeurs et finalement la volonté, fruit de la liberté). Faire connaissance nécessite à la fois de la gratuité, du temps, de l’humilité et de la patience pour maintenir l’espace nécessaire à la découverte mutuelle.

Si l’homme et la femme sont trop près, ils vivent une relation de fusion qui ne leur permet pas de se connaître vraiment, en faisant la différence entre l’un et l’autre. S’ils sont trop loin, il y a cohabitation mais pas d’intimité, au sens d’un espace pour construire une relation de couple. Parfois les deux positions coexistent ou alternent, l’un des deux s’écartant quand il se sent envahi et l’autre se rapprochant quand le premier s’éloigne. Il faut savoir que tous les êtres n’ont pas le même sens des limites et ce qui est jugé trop près par l’un pourra être jugé trop loin par l’autre. Une relation équilibrée consiste pour chacun des fiancés ou pour les personnes en couple, à vivre deux espaces complémentaires, à savoir leur espace personnel et leur espace commun.

Si chacun des fiancés exprime librement ce qu’il ressent dans telle ou telle situation, ils découvriront à quel point leurs réactions sont différentes. Ils verront qu’ils ont tendance à copier le modèle parental, et que cela peut blesser l’autre. Ils pourront alors inventer une autre manière de se comporter, qui convienne à leur couple.

75 % des couples qui se séparent le font
à cause d’un manque de communication.[2] 

Le dialogue nécessite en fait d’écouter et de parler, mais, dans ce domaine, on a toujours à apprendre à progresser.

Parmi les différentes formes d’écoute, Carl Rogers a conceptualisé la notion d’« écoute active », qui nécessite de respecter trois conditions :

  • créer un environnement favorable à l’écoute, en fermant par exemple la télévision, en cessant provisoirement son activité pour vraiment écouter l’autre, en félicitant l’autre pour une qualité, éveillant ainsi sa bienveillance ;
  • se décentrer de soi-même, en accueillant ses propres émotions et sentiments, puis en les mettant provisoirement de côté pendant le temps d’écoute de l’autre ;
  • reformuler la parole reçue : en reformulant ce que l’on a entendu « si j’ai bien compris, tu te sens … ?» pour vérifier si l’on a bien perçu la communication verbale et non-verbale de l’autre[4].

La parabole du semeur, où la semence symbolise la parole, évoque une bonne manière d’écouter et trois mauvaises. La parole tombée « dans la bonne terre » produit des fruits au centuple[5] tandis que se perd celle qui tombe au bord du chemin, sur le sol pierreux ou dans les épines.

Nous avons tous appris à parler

et pas nécessairement à communiquer[6]

Pour que l’autre puisse nous écouter, il importe aussi d’apprendre à parler sans blesser, ce qui implique le respect de quatre règles :

  1. Observer sans évaluer ni juger : « je vois, j’entends, je ressens, je me souviens » ;
  2. Dire son sentiment en disant « je »;
  3. Comprendre et exprimer son besoin sans parler d’action ;
  4. Demander sans exiger.

La plus grande partie des problèmes sont résolus dès lors qu’on les évoque[7]

Une autre particularité du dialogue est qu’il produit un échange. Selon Catherine Emmanuel[8], il comporte quatre temps, avec une manière juste et deux manières mauvaises de le vivre, le trop et le trop peu :

Figure 6 : le cycle de l’échange

  • Recevoir : chacun reçoit d’ailleurs que de lui-même la vie, l’air, le boire, le manger, la santé, l’amitié, etc. Il reçoit tout cela de la nature, de Dieu, de ses parents, et ensuite de ses amis et de tant d’autres. On peut accueillir ces dons avec gratitude, mais on peut aussi les recevoir de façon négative en considérant que tout vient de nous, oubliant ce qui vient des autres. On peut aussi se plaindre de ne pas avoir reçu assez ou de ne pas avoir reçu ce qu’on aurait voulu.  Si l’on accueille simplement les dons, on éprouvera de la gratitude qui va nous amener à rendre.
  • Rendre : l’enfant va rendre un sourire à sa mère. De même, nous pouvons rendre l’amour que nous recevons aujourd’hui. Là encore il y a deux manières de ne pas rendre de façon appropriée. On peut rendre trop peu, en gardant pour soi le don reçu comme les avares, ou trop en rendant de manière exagérée le don fait par l’autre, en se mettant soi-même en danger comme les mères inconditionnelles et les fanatiques en tout genre.
  • Demander : Du fait même de la condition humaine, on peut se retrouver démuni et avoir faim, soif, froid, être désorienté, triste, honteux ou tout simplement être malheureux. Certaines personnes refusent de demander, car on leur a appris à ne pas le faire, ou parce que ce serait se mettre en dessous de l’autre. Ainsi, certains exigent au lieu de demander, d’autres manipulent pour que l’autre donne sans qu’ils aient à demander. Le chemin de l’amour et de la paix passe par la demande qui laisse à l’autre la liberté d’accepter ou de refuser.
  • Donner : Sans attendre de recevoir, il est possible de donner. Même les entreprises le font quand elles investissent. Quant au don gratuit, il n’attend pas de retour mais il est généralement fécond car il déclenche un cycle d’échanges. Il y a, là encore deux façons de mal donner : refuser de donner en gardant pour soi par peur de manquer, ou bien écraser l’autre par un don inapproprié parce qu’il est démesuré, qu’il est conditionné ou qu’il est intéressé.

Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous[9]« .

Personnellement, mes parents m’ont transmis leur sens du travail en m’enseignant à devenir indépendant financièrement, et je leur en suis très reconnaissant. Par contre, ils m’ont enseigné à ne dépendre de personne, ce qui m’a amené pendant longtemps à refuser par culpabilité les dons qui m’étaient proposés. En refusant ainsi de recevoir, je me suis privé inutilement de ressources qui m’auraient été utiles, et j’ai souvent blessé les personnes qui se posaient en amis.   


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[1] Amoris Laetitia, 136.

[2] Bénédicte de Dinechin, Le couple dont vous êtes les héros. Paris, Quasar, 2018, p. 32.

[3] https://Marketin.thus.ch + https://alternego/ 

[4] Juger, moraliser, expliquer, interpréter, rassurer, donner des solutions, chercher à convaincre, projeter ses propres peurs, ce n’est pas écouter.

[5] Evangile selon St Matthieu, chapitre 13.

[6] L’Abécédaire des CPM, tome 2, p.82.

[7] Etty Hillesum, Une vie bouleversée.

[8] Texte inspiré d’une conférence de Catherine Emmanuel le 3 mai 2019 à Venise, dans le cadre du GEMME et du Conseil International de la médiation.

[9] Evangile selon St Luc 6, 38

21. Le choix du type d’union

Aujourd’hui, de nombreuses personnes vivent en concubinage sans se marier, si bien qu’il n’est plus possible d’échapper à la question : pourquoi se marier ?

Malgré les nombreux signes de crise du mariage,
le désir de la famille reste vif, spécialement chez les jeunes[1]

Les différents types d’union (concubinage, PACS, mariage coutumier, civil, religieux…) offrent des sécurités plus ou moins importantes aux partenaires et aux enfants. Ils ne préjugent pas nécessairement la valeur de l’union, comme le reconnaît d’ailleurs le pape François lui-même :

J’ai vu tellement de fidélité dans des cohabitations, tant de fidélité. Je suis sûr que ce sont de vrais mariages…[2]

Inversement, toutes les unions n’ont pas le même niveau d’engagement et l’Eglise plaide naturellement pour le mariage.

Aujourd’hui règne une culture du provisoire qui est une illusion. Croire que rien ne peut être définitif est une tromperie et un mensonge. Souvent, « il y a ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est “ démodé”. […] Dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de “jouir” du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs […]. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, elle croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment ». J’ai confiance en vous, et pour cela je vous encourage à opter pour le mariage.

Le mariage civil est un acte passé entre deux personnes, les époux. Il est subordonné à quelques conditions particulières :

  • Préalablement à la célébration du mariage, les époux doivent constituer un dossier de mariage, en justifiant de leur identité et de leur domicile.
  • Le mariage est conditionné par la déclaration des époux affirmant leur volonté de s’unir par les liens du mariage. Cette déclaration est reçue par un officier de l’État civil, à la mairie du lieu de résidence des époux.
  • En cours de mariage, les époux peuvent décider de modifier leur régime matrimonial. Ce changement de contrat de mariage est soumis à une procédure différente selon que les époux ont ou non des enfants mineurs.

Certes, le mariage civil est un engagement important, mais il n’a pas le caractère indissoluble du sacrement de mariage catholique. Reprenant l’anecdote de cette chinoise qui voulait se marier à l’Eglise, on peut donc se poser la question : un non-catholique peut-il se marier à l’Eglise ?

L’Eglise catholique a maintenu cette possibilité qui était fréquente aux premiers siècles, et qui le redevient actuellement avec la mondialisation. On appelle ce type de mariage un « mariage dispar », c’est-à-dire un mariage célébré entre une partie catholique et une partie non-baptisée[3]. Il nécessite une dispense de l’autorité ecclésiastique, laquelle est normalement accordée si les trois conditions suivantes sont respectées :

  1. la partie catholique déclare qu’elle est prête à écarter les dangers d’abandon de la foi et à promettre sincèrement de faire tout son possible pour que ses enfants soient baptisés et éduqués dans l’Église catholique ;
  2. l’autre partie est informée de la promesse que doit faire la partie catholique, de telle sorte qu’il soit établi qu’elle connaît l’obligation de la partie catholique et qu’elle s’engage à la respecter ;
  3. les deux parties doivent être instruites des fins et des propriétés essentielles du mariage chrétien, à savoir l’unicité, l’indissolubilité et la fécondité, qui ne doivent être exclues ni par l’un ni par l’autre des contractants.

Compte tenu de l’indissolubilité du mariage catholique, il ne s’agit pas de s’engager à la légère :

Ne pas précipiter dans les liens du mariage
des fidèles immatures et inconscients.

De fait, il existe des conditions pour qu’une personne puisse se marier validement à l’Eglise, y compris pour des catholiques. Si elles ne sont pas vérifiées et, par exemple dans un des douze cas d’empêchement prévus par le droit canonique, le caractère sacramentel du mariage peut être invalide.

Le vice de consentement est probablement
la cause de nullité la plus répandue
aujourd’hui, dans nos sociétés du provisoire et du jetable.

La période de préparation au mariage permet normalement d’approfondir ces points parmi d’autres.


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Source de l’image : http://www.photos-dauphine.com/chartreuse/chartreuse-iseroise/le-sappey-habert-de-chamechaude/20100426/attachment/croisee

[1] François, pape, La joie de l’amour, « Amoris Laetitia » n0 1.

[2] François, pape, discours du 16 juin 2016 à la basilique du Latran.

[3] A ne pas confondre avec un mariage mixte entre un baptisé catholique et un baptisé non-catholique.

2.0. Secrets de fiancés

Nous appellerons fiançailles, le temps qui se situe entre le moment où deux personnes décident de vivre ensemble en fondant une famille, et celui où ils mettent leur projet à exécution, quel que soit le mode de vie commune qu’ils décident :

  • Concubinage : vie commune sans forme particulière et sans engagements publics ;
  • Mariage coutumier africain : alliance entre les deux familles, établie selon un cérémonial bien défini
  • Partenariat enregistré, PACS ou Mariage civil : contrat entre deux personnes qui décident de vivre ensemble à long terme,

confèrant des droits aux conjoints et aux futurs enfants, et des obligations envers eux.

  • Mariage religieux : dans l’Eglise catholique c’est un sacrement. Il est indissoluble et ne peut être conféré que si un ensemble de conditions sont réunies, et qui porte des effets juridiques dans l’Eglise

Les fiançailles sont au service de l’amour, en offrant un temps de découverte, de réflexion et de discernement en vue de l’engagement définitif. Fonder une famille est une noble tâche, et le temps des fiançailles est comparable à la préparation des fondations d’une maison.

Les fiançailles focalisent la volonté
de conserver ensemble quelque-chose qui ne devra jamais
être acheté ou vendu, trahi ou abandonné[1]

Entrons maintenant dans le vif du sujet.


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[1] Pape François : catéchèse du 27 mai 2015.

1.9. épilogue du chapitre 1

Après tous ces conseils raisonnables, souvenons-nous que :

L’amour a ses raisons que la raison ne connaît pas

Je n’échappe pas à la règle et vous livre un secret d’amour, sous la forme d’une lettre adressée à mon épouse, évoquant le temps de nos accordailles.

Chère Sylvie,

Te souviens-tu de nos premières vacances ensemble ? Nous marchions dans les rues de Saumur où tu as vécu étant enfant,  quand il s’est mis à pleuvoir. J’ai décidé de rentrer à l’hôtel mais tu as préféré continuer à marcher sur les traces de ton passé. Quand tu es rentrée deux heures plus tard, j’étais fâché que tu m’aies fait attendre si longtemps, jaloux de ton passé que tu avais préféré à moi, et dégoûté de voir tes cheveux et vêtements trempés de pluie.

Enfermé dans mes pensées, j’ai envisagé de mettre un terme à notre relation. Quand je te l’ai dit, tu as proposé que nous priions ensemble pour demander la lumière au Seigneur. Après avoir chanté et récité quelques prières, nous avons ouvert la Bible au hasard, et nous sommes tombés sur un poème d’amour du Cantique des cantiques. Nous y avons vu un signe du ciel qui m’a redonné confiance.

Encore aujourd’hui, je repense à notre première rencontre où je me sentais habité par un profond sentiment de sécurité, ni agresseur ni agressé. Avec recul, je crois que ce sentiment a eu raison de mes doutes, confirmant mon intuition que nous nous aiderions à dépasser nos blessures et à être heureux ensemble.

Je t’aime aujourd’hui plus qu’alors et ne regrette pas de t’avoir épousée

Ton mari, Alain

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1.8. La Saint-Valentin autrement

Plusieurs pays du monde fêtent l’amour et l’amitié un jour particulier de l’année. Sous l’influence des poètes du XIVème siècle, certains d’entre eux ont choisi le 14 février, jour de la Saint-Valentin, où les amoureux échangent des mots doux et des cadeaux, et notamment des roses rouges, qui sont l’emblème de la passion en France. Le commerce promeut largement cette fête sachant que les fleuristes vendent en une journée autant de roses que d’habitude en une semaine et que les restaurants proposent des menus saint Valentin, en s’efforçant de les présenter comme des « cadeaux » obligatoires pour tout amoureux qui se respecte.

Tous les amoureux ne tombent pas sous l’influence mercantile de la société de consommation, et beaucoup trouvent une manière originale de célébrer leur amour.

Un collectif d’associations[1] propose aux couples et aux amoureux[2] une soirée « Saint Valentin Autrement[3] » dans plusieurs villes de France. Au-delà des spécificités propres à chaque ville, le principe commun à tous consiste en :

  • Un dîner festif en tête à tête dans une ambiance romantique ;
  • Des échanges et des moments privilégiés, juste à deux ;
  • Des quizz pour mieux comprendre là où en est ;
  • Des pistes, des témoignages pour mieux s’aimer ;
  • Et d’autres surprises…

Une participation modeste aux frais du repas est demandée par les organisateurs au niveau local, avec la possibilité de partager avec des moins fortunés ou des nécessiteux, selon la coutume du café suspendu[4] dans la société civile et de la part du pauvre dans la tradition de l’Eglise, et dans les chansons françaises[5].


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[1] Au 14 février 2019, les organisations support sont : Alpha couples, Amour et Vérité, Cana, CPM, Cler amour et famille, END, Fondacio, Priscille et Aquila, Tandem, Vivre et aimer.

[2] Il s’agit des couples, mariés ou non, quel que soit leur âge, leur style, leur expérience de couple, leur religion, qui souhaitent prendre soin de leur relation et qui désirent passer une Saint Valentin Autrement en remettant l’amour au cœur de cette fête.

[3] http://saintvalentinautrement.fr

[4]  Le café suspendu (caffè sospeso) est une tradition de solidarité envers les plus pauvres, pratiquée dans les bars napolitains. Elle consiste – pour un Napolitain heureux et quelle qu’en soit la raison – à commander un café et en payer deux, un pour lui et un autre pour un client démuni qui en fera la demande. Cette tradition prend ses origines durant la Seconde Guerre mondiale à Naples et elle commence à se répandre dans d’autres pays comme en France.

[5] Enrico Macias : La part du pauvre est toujours chez moi La table est mise, alors assieds-toi.

1.7. La construction du nous

Au-delà de la somme des deux individualités, le couple développe ce qui fait le « nous ».

Cette construction est le travail de toute une vie, au long des différentes étapes évoquées dans cet ouvrage.

Le premier temps est celui que l’association Vivre et Aimer appelle le temps de romance :

Je t’admire, nous vivons en harmonie l’un avec l’autre.
 Je suis émerveillé par tes qualités, je sais te les manifester.
Nous avons des valeurs communes, nous sommes heureux de  les partager et de les vivre. Lorsque nous sommes séparés, nous souffrons ; lorsque nous sommes ensemble, nous nous sentons forts et unis. […] Le « je » compte moins que le « nous ».

Le « nous » commence à exister, alors que les différences ne font pas encore obstacle à la relation.

Plus tard, il vient un temps, où les mêmes différences créent des tensions, car elles sont vécues différemment :

Ton charmant fouillis devient un désordre insupportable,
ton esprit organisé devient de la maniaquerie
Ta gestion économe devient de l’avarice
. […]

Les moments de dialogue sont alors fondamentaux pour construire le « nous », en renonçant à écouter son seul point de vue, et en s’efforçant à entendre celui de l’autre. Il en découle une expérience commune, avec des zones d’harmonie naturelle, des zones dangereuses où l’on sait qu’il faut avancer avec prudence, car on peut facilement se blesser et des zones de complicité conquise, avec le souvenir de réconciliations, là où l’on a dépassé le « donnant-donnant » en acceptant une certaine gratuité dans la confiance de l’autre.

Le moteur d’un couple réside dans le désir et la volonté des deux conjoints de réussir ce projet de couple
dans une connivence et une créativité commune.
L’amour est certes le ciment indispensable à tous les couples, mais les projets concrets vont lui permettre de s’inscrire dans le temps et dans la réalité[1].


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Source de l’image : http://expressionsinspirantes.blogspot.com/2015/10/difference-entre-aimer-et-etre-amoureux.html

[1] Vivre et aimer. Réussir son couple, p. 55.

1.6. La chasteté préconjugale

Dans Son best-seller « 12 règles pour une vie »[1], Jordan B. Peterson suggère de se concentrer sur l’essentiel, et non sur le plus opportun ou le plus agréable.

En relisant l’histoire de l’humanité, il montre le grand progrès que les hommes ont accompli par rapport aux animaux, en acceptant le principe de gratification différée, qui consiste à lâcher le provisoire pour le durable, l’accessoire à l’essentiel, à partager librement et à renoncer à des biens éphémères pour préparer un avenir meilleur. Pour les amoureux, la question se pose en ces termes : est-il préférable d’attendre avant d’entamer une relation sexuelle ?

Dans le monde occidental une mentalité hédoniste tend à dire que si les jeunes n’ont pas de relations sexuelles préconjugales, ils sont anormaux. Penser cela n’empêche pas de s’écouter et de réfléchir par soi-même :

Si j’avais une grande âme, je renoncerais à tout contact physique avec lui, puisque cela ne fait que me rendre malheureuse au fond de moi. Mais je ne me sens pas encore la force de renoncer à toutes les possibilités de communication qui se perdraient ainsi. Et je crois que j’ai peur de le blesser dans sa fierté masculine[2].

La société occidentale promeut des relations sexuelles « à volonté », entre adultes consentants, mais beaucoup d’auteurs expriment une sorte de dégoût après une union qui a laissé de côté une part supérieure de leur être, c’est-à-dire leur âme au plan psychique ou leur esprit au plan spirituel. Etti Hillesum raconte dans son journal :

Tout de même, je suis un peu triste ce soir. Pourtant c’est bien moi qui ai voulu nos étreintes. […] Chez moi, les crises soudaines de désir physique proviennent toujours d’un sentiment de parenté spirituelle, elles ne sont donc pas condamnables. Pourtant je n’en retire que de la tristesse[3].

De même Saint Augustin confessait :

En la fleur de ma jeunesse, je brûlais d’ardeur et de passion pour me rassasier des voluptés basses et terrestres, et je me suis débordé en beaucoup de sales amours qui cherchent à se cacher dans les ténèbres. […]

Une brutale concupiscence emportait la faiblesse de mon âge dans les dérèglements violents des passions. […] Cette seizième année de mon âge, où la volupté commença à dominer tyranniquement sur moi, où je me rends esclave de cette impétueuse maîtresse, de cette folle et violente passion, qui à la honte des hommes règne avec tant de licence sur le monde[4].

Je trouvais plus de délices et plus de douceurs à aimer et à être aimé, lorsque je possédais entièrement la personne qui m’aimait, et qu’elle s’était toute donnée à moi. […] Je me vis aussitôt cruellement déchiré comme avec des verges de fer toutes brûlantes par les jalousies, les soupçons, les craintes les colères et les piques[5].

Les sociétés religieuses recommandent généralement la chasteté à tous les stades de la vie, et surtout pour les fiancés.

La chasteté c’est l’intégration réussie de la sexualité
dans la personne humaine, c’est-à-dire l’harmonie de son corps et de toutes ses capacités humaines[6].

Avant le mariage, la chasteté implique notamment la continence, qui consiste à s’abstenir de relations sexuelles, et ce, pour plusieurs raisons :

  • Un des mythes qui perdure chez l’adolescent est qu’une union est dès le départ bonne ou mauvaise. L’ado justifie ainsi des essais sexuels multiples, plus ou moins agrémentés par le jeu de la séduction, de la conquête. Mais en dehors des cas extrêmes où la blessure est irréparable et de l’ordre de la pathologie, la sexualité est une lente construction à deux. En ce sens, les essais multiples brisent souvent le potentiel de croissance que pourrait trouver un couple fidèle.
  • La sagesse ancestrale formulée dans les dix commandements donnés pour libérer le peuple « du pays de l’esclavage », et notamment le dixième « tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin » ;
  • La théorie de l’engagement et de la dissonance[7], largement admise, montre que non seulement les pensées agissent sur les actes, mais aussi que les actes influent sur les pensées, au point qu’une personne ayant posé un acte qui l’engage, elle va s’efforcer de rester cohérente avec elle-même au point d’effacer de son champ de conscience les pensées et les actes qui viendraient contre dire son engagement. En matière de relations humaines, il est clair qu’une relation sexuelle va engager les personnes honnêtes, au point qu’elles auront du mal à objectiver la relation qui s’en suit et à prendre ses distances si elle a l’intuition de le faire ;
  • La psychologie humaine est ainsi faite que le jeune cherche à imiter l’amour de ses parents[8]. S’il ne prend pas le temps de renoncer à l’amour qui n’est pas le sien pour découvrir son propre amour, il est vraisemblable qu’il veuille le faire plus tard, risquant alors de quitter son conjoint au lieu de son parent.
  • La sagesse de Dieu et de l’Eglise a prévu cette difficulté et recommande de faire coïncider l’amour adulte qui s’engage avec le mariage et avec l’engagement sexuel.
  • La relation sexuelle est une expérience forte qui risque d’anesthésier les fonctions de jugement, en occultant alors la faculté de prendre librement et sereinement la décision de s’épouser dans tous les sens du terme.
  • La chasteté est tout le contraire de la violence, puisqu’il s’agit de se respecter et de respecter l’autre, sans imposer, même insidieusement, nos envies et nos pulsions.

Vivre une belle chasteté n’est pas nécessairement inné. Cela s’apprend non seulement par des théories expliquées à notre cerveau mais aussi par des formations, et plus encore par des groupes de partage, comme ceux proposés par Teenstar.

On tombe amoureux d’une personne complète

avec son identité propre, non pas seulement d’un corps[1]

Pour aider à comprendre et vivre une chasteté épanouie, voici quelques points de repère[2], inspirés principalement de Karol Wojtyla :

 La chasteté est une contrainte exercée sur le corps :
alors que j’ai du désir, je ne l’assouvis pas,
 ou j’en reporte l’assouvissement.

Alors, répressive, la chasteté ? Négative ?

 Oui, si elle n’est pas authentique !

La chasteté est une énergie spirituelle capable de défendre l’amour des périls de l’égoïsme et de l’agressivité,
et capable de faire progresser l’amour […]

de nous rendre libres en vue d’un Amour dénué d’égoïsme, de voir en l’autre une personne
et non un objet à posséder ou à utiliser. […]

Manquer à l’autre qui nous manque aussi, s’attendre,
se désirer, se chercher, se retrouver,
c’est le rythme même de l’amour.


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Source de l’image : https://www.teenstar.fr/un-livre-pour-informer-les-jeunes/

[1] Amoris Laetitia, 164.

[2] http://www.viesavie.com/question/quest-ce-que-la-chastete-est-elle-une-voie-pour-conserver-le-desir/


[1] Jordan B. Pederson, 12 règles pour une vie. Cf. la règle n° 7 : Concentrez sur l’essentiel (et non sur le plus opportun).

[2] Etti Hillesum, Une vie bouleversée, notes du 8 mai 1941

[3] Etti Hillesum, Une vie bouleversée, notes du 11 janvier 1942

[4] Saint Augustin, confessions, livre II,  chapitre II.

[5] Saint Augustin, confessions, livre III, chapitre I.

[6] Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2337.

[7] https://psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/influence/10-theorie-de-l-engagement-et-de-la-dissonance

[8] Ou d’un autre couple symbolique ou œdipien

1.4. Le choix du futur conjoint

Autrefois en Europe, et encore aujourd’hui dans certaines régions du monde, le mariage était arrangé par les parents qui imposaient à leur enfant le choix de son conjoint, en tenant plus ou moins compte de son avis.

Cette pratique est contraire à la conception de la société actuelle, basée sur la liberté fondamentale de l’homme et de la femme, impliquant le libre consentement des conjoints comme condition de validité de leur mariage.

On ne choisit généralement pas de « tomber amoureux », et on se laisse souvent surprendre par une émotion inattendue. Par contre, une fois amoureux, il importe d’aller au-delà du simple ressenti pour discerner si c’est « la bonne personne » ou pas, celle avec qui on va pouvoir s’engager sans risquer de courir à un échec garanti. En effet, les jeunes de notre temps rêvent en général d’un véritable amour solide même si, dans la réalité, ils vivent souvent « un couple éphémère ».

Si le sentiment amoureux ne s’édicte pas, le choix de l’élu(e),
lui, se décide en fonction de critères parfois précis
correspondant à nos valeurs et besoins les plus importants

En effet, l’attirance ou le rejet ne sont pas un critère suffisant pour discerner si la personne rencontrée est « l’homme ou la femme de notre vie » ou s’il s’agit d’une convoitise passagère, car nous avons vu que généralement les deux attitudes alternent. Donc, comment savoir si la personne rencontrée est la bonne personne ?

Celui qui n’accepte pas librement de préférer à son désir ou à son bien-être, le désir ou le bien-être de l’autre, ne sait pas aimer

Dans la littérature, une fille demande à sa maman « comment savoir si je l’aime ? » ou bien la question inverse « comment savoir s’il m’aime vraiment ? » et la maman de répondre : « Lorsqu’on est amoureux, on le sait. ». Certes, mais la réalité est plus complexe.

Tout mariage, s’il est un mariage d’amour, est aussi un mariage de raison qui n’est pas basé uniquement sur l’attirance de l’un vers l’autre, mais qui fait appel à notre intelligence. Notre engagement est-il bien de former une communauté de vie et non une fusion passionnelle ?

Le questionnement est légitime, car il est bien différent d’éprouver une attirance pour une personne, et de l’aimer vraiment. Savoir si on aime vraiment implique d’apprendre à décrypter ses propres sentiments et à préciser ce que l’on entend par amour.

Discerner, c’est prendre le temps de te découvrir,
avec tes désirs propres, ton mode de fonctionnement, ta psychologie. C’est accueillir ton histoire, ta famille
et ton éducation. C’est apprendre à t’écouter,
à communiquer avec toi, à te respecter[1].

Les conseillers conjugaux mettent en ligne des tests et prodiguent des conseils d’Alexandre Cormont, Guy Chapman et d’autres auteurs qui sont d’ailleurs assez concordants, mais qui ne pèsent pas forcément très lourd quand le sentiment domine :

L’émotion amoureuse n’est pas l’amour et il est très difficile de savoir si l’on aime vraiment quand on est amoureux. En effet, cette émotion occulte notre capacité de jugement tout autant qu’elle dure, un maximum de trente mois selon les études. Il faudrait donc cesser d’être amoureux pour juger de la pertinence de notre sentiment. Pour savoir si on aime vraiment, voilà des questions à se poser en amont :

  • Est-ce que nos caractères sont compatibles à long terme ?
  • Est-ce que je le/la connais vraiment ?
  • Ne suis-je pas en train de projeter sur lui/elle ce que je souhaite y trouver ?
  • Est-ce que nous pourrons vivre toute notre vie avec lui/elle ?
  • Est-ce que nous voulons qu’il/elle soit le père/la mère de nos enfants ?
  • Est-ce que nous partageons des valeurs ?
  • Est-ce que nous avons une attirance physique réciproque ?
  • Est-ce que nous avons un même genre de projet de vie ?
  • est-elle assez femme ? Est-il assez homme ? [2] 

Si nous sommes attirés par quelqu’un, c’est que nous voyons de la valeur en lui. Si quelqu’un nous dit que nous comptons pour lui, nous accueillons cette parole avec joie,  mais prenons aussi le soin de vérifier si les mots sont confirmés par la communication non-verbale, c’est à dire par le comportement de l’autre. Pour ce faire, le coach Jean Laval propose un test assez simple[3] qui consiste à évaluer le degré d’empressement du partenaire à répondre aux demandes de rencontres. Ainsi, lorsqu’après les premiers rendez-vous votre partenaire diffère régulièrement d’autres demandes de rendez-vous, n’en propose que rarement, et en annule certains, c’est probablement qu’il ne vous considère pas autant qu’il le dit.

Un second critère est celui de la patience qui distingue l’adulte de l’enfant.

Notre décision véritable de nous engager dans cet amour et ce projet de vie à deux pour fonder une famille doit mûrir de l’intérieur et non être comme dictée par les circonstances.
Et le meilleur moyen d’intérioriser une décision est de savoir attendre. Attendre signifie savoir supporter la distance, la solitude et même le vide. Attendre signifie savoir éprouver ma liberté pour se mettre en mesure d’être tout entier
dans mon engagement[4].

Un autre critère est celui des valeurs communes. Par exemple, si l’un des partenaires a besoin de nature et de campagne pour s’épanouir et que l’autre a besoin de la ville, il est probable que cet « antagonisme fondamental » sera difficile à vivre pour les deux. Ils pourront néanmoins le faire, s’ils ont des valeurs communes supérieures au cadre de vie.

Presque tout le monde cherche un partenaire « beau, séduisant, gentil, intelligent », mais l’alchimie d’un couple se joue sur d’autres critères qui, s’ils sont au second plan au moment de la rencontre, sont déterminants pour la durée du couple, comme :

  • les valeurs morales (gestion de l’argent, éducation des enfants, relation aux autres…),
  • les besoins essentiels de chacun (sécurité, soutien, aventure, sédentarité…),
  • les qualités que l’on estime indispensables chez l’autre (force, assurance, fantaisie, humour, sérieux, fiabilité…),
  • les croyances et convictions personnelles (éthique, politique, religion…)
  • le désir d’enfant, la façon de concevoir la vie conjugale, la place de la vie professionnelle…

Il ne s’agit pas de choisir un clone de soi-même, mais il vaut mieux vérifier qu’il n’existe pas de décalages trop grands qui risqueraient de mettre en péril la durée du couple. Cela suppose donc de :

  • bien se connaître soi-même pour avoir clairement conscience de ce qui est important pour nous. On peut notamment considérer avec quel type d’amis cela fonctionne bien, et avec quel autre c’est plus difficile, et ainsi comprendre quels sont les ingrédients d’une amitié réussie pour nous[5].
  • apprendre à connaître son partenaire et, pour cela, il faut du temps et un vrai dialogue, sans masque, en toute sincérité.

Gary Chapman[6] rappelle que le temps des accordailles doit permettre aux intéressés de se connaître et de s’apprécier dans leurs ressemblances et différences, en discernant par-là s’ils pourront continuer à s’aimer une fois l’euphorie passée. Ce temps de discernement est un temps de découverte et d’apprentissage pour se connaître, se respecter, et accepter ses différences dans les domaines aussi variés que :

  1. les histoires respectives (famille, éducation sexualité…)
  2. les façons de vivre les émotions, les langages de l’amour[7]
  3. la conception de la sexualité, de l’argent, du métier, de la vie sociale
  4. les valeurs spirituelles et morales
  5. les centres d’intérêt intellectuels, physiques, sociaux, culturels (goûts), etc.

Il invite aussi à rencontrer la famille de l’autre, avant de prendre sa décision, car le futur conjoint aura probablement tendance à ressembler à son parent dans ses qualités et ses défauts, à moins qu’il n’ait objectivé une difficulté et qu’il ait entrepris un travail pour y remédier chez lui. Dans tous les cas, il est recommandé aux amoureux de passer du temps avec ceux qui pourront devenir leurs futurs beaux-parents et de partager avec leur futur conjoint ce que l’on ressent face à leurs attitudes et leurs manières de vivre.


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Source de l’image : https://www.armand-colin.com/le-choix-du-conjoint-9782200278328

[1] www.viesavie.com

[2] exemple : https://www.alexandrecormont.com/comment-seduire/savoir-si-je-laime/ ou http://www.viesavie.com/question/vivre-le-celibat-comme-un-temps-de-preparation/

[3] https://www.jeanlaval.com/article/comment-savoir-si-cest-la-bonne-personne/

[4] http://viesavie.com/question/et-les-fiancailles-a-quoi-ca-sert/

[5] Voir notamment : http://www.partageetrencontre.net/wp-content/uploads/2014/01/connais_toi_toimême.pdf

[6] Les livres fournissent des exemples concrets qui donnent corps aux conseils évoqués ci-après. Pourtant, les livres ne donnent encore qu’un piètre aperçu des réalités qui se cachent derrière les mots et qu’il convient d’expérimenter avec son partenaire ou avec d’autres personnes plus expérimentées. La suite du présent guide propose des bonnes pratiques en ce sens.

[7] Les langages préférés de l’un ne sont généralement pas ceux de l’autre parmi les cinq langages de l’amour identifiés par Gary Chapman : 1.  paroles valorisantes, 2. services rendus, 3. cadeaux, 4. moments de qualité, 5. contacts physiques

1.5. Le choix de former un couple

A l’heure où tant de couples se séparent, la fidélité dans le couple semble un pari difficile à tenir, au point que certaines personnes refusent de s’engager à vie, de peur de ne pouvoir tenir leur engagement. La question qui se pose alors est de savoir si on désire former un couple et par exemple, se fiancer.

Deux vies ne sauraient coïncider. Pour moi, en tous cas.
Tout au plus connaît-on quelques moments de communion. Mais ces moments suffisent-ils à cimenter une vie commune ?[1]

Quand on s’engage, on donne gratuitement, puisqu’on ignore ce qu’on recevra en échange, même si on peut en avoir l’intuition.

Le plus important dans le choix est la volonté commune de s’engager pour la vie, et c’est cela qui fait le consentement à la base du mariage.

Devenir « un », ne signifie pas s’effacer ou s’oublier, voire essayer de posséder l’autre : c’est mettre tout en œuvre pour permettre à l’autre d’exister ! Aimer au masculin et au féminin est différent  mais pas un obstacle. Il suffit de se sentir aimé pour avoir envie d’aimer.

Le moment de la décision que prennent deux personnes pour choisir de s’engager dans un couple est un mystère propre à chacun :

  • certains le prennent sur la base des intuitions et des sentiments, avant même de se connaître ;
  • d’autres se décident en ayant approfondi la relation jusqu’à trouver des valeurs communes sur lesquelles reposera leur union, et sur lesquelles ils pourront s’appuyer dans les moments de doute[2] ;
  • d’autres restent longtemps dans l’indécision, ne donnant aucune garantie ni sécurité à leur partenaire et à eux-mêmes.

Pour être semblable à cet homme prudent qui a fondé sa maison sur le roc, l’amoureux est invité à mûrir son choix en s’assurant que les valeurs partagées dans les premiers instants, et approfondies dans le temps des accordailles, aboutissent à « un projet commun partagé » compatible avec les valeurs de chacun.

Pour les jeunes qui auraient du mal à se décider, il existe des chemins de discernement, comme nous le décrirons aux chapitres suivants. Ces chemins peuvent les aider à identifier leurs peurs :

  • peur de se tromper et de confondre l’amour et l’imaginaire de l’amour ;
  • peur de prendre des responsabilités et de perdre l’insouciance et la liberté de la jeunesse ;
  • peur de s’enliser dans une voie qu’on pourrait regretter ;
  • …/…

Si on veut acheter un objet de valeur, on prend le temps de l’évaluer. Si on veut gagner un marathon, on s’entraîne assidûment. A plus forte raison, si l’on veut former un couple stable, ne doit-on pas prendre le temps d’approfondir quel type de couple on veut former ?


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Source de l’image : http://www.elle.ci/Societe/Relations-vie-de-couple-et-famille

[1] Etti Hillesum, journal du 21 octobre 1941.

[2] Cf. notamment www.partageetrencontre.net/wp-content/uploads/2017/09/FICHE-La-joie-nos-valeurs-La-vie-intérieur.pdf