Archive de l’étiquette couple séparé

56. Retrouvailles et réconciliation

Source = Demilked

Ce qui est le plus triste, dans une rupture, c’est qu’en général, les deux partenaires ne réalisent que trop tard, après avoir signé l’acte de divorce, partagé les meubles et loué des appartements séparés, la valeur de ce qu’ils ont perdu en renonçant l’un à l’autre. […] Les gens qui restent mariés vivent en moyenne quatre ans de plus que ceux qui divorcent[1]

En évoquant les différentes étapes de ce livre avec une amie en instance de divorce, celle-ci m’exprima son désir : « Pour moi, c’est peut-être le temps des retrouvailles !». J’ai été ému par l’espoir de cette femme, et j’aimerais vous partager ce que j’en ai compris :

Mariée avec des enfants, elle a pris l’initiative de quitter son conjoint, alcoolique, en s’inspirant de l’expérience des alcooliques anonymes[2] destinée à ceux qui ont « le désir d’arrêter de boire » ou encore « aider d’autres alcooliques à se rétablir ». Elle désirait une séparation provisoire en attendant le moment de retrouver son mari abstinent, tel qu’elle l’a connu et aimé. Celui-ci ne l’a pas entendu de cette oreille, en choisissant une maitresse plus tolérante vis-à-vis de l’alcool, et en engageant une procédure de divorce avec des avocats musclés, pour sauver un maximum d’argent en vue de sa nouvelle relation. Elle a vécu comme une guerre les attaques des avocats, et n’a pas trouvé d’aide juridique et humaine respectant son désir de réconciliation et de paix, si bien qu’elle s’est mise à préférer elle aussi un avocat musclé pour répondre aux attaques par des attaques. Elle a perdu sa maison et ses ressources, vécu de nombreuses humiliations et franchi peu à peu les étapes du deuil pour reconstruire sa vie. Cette amie a tellement grandi intérieurement que sa beauté ne manque pas de transparaître, et que son mari serait bien aveugle de ne pas s’en apercevoir.

A chaque fois qu’une épreuve survient, Catherine Emmanuel[3] invite à chercher le cadeau caché. A plusieurs reprises, j’ai entendu parler de personnes séparées qui se remettaient ensemble. J’ignore quelle est la fréquence de cette situation, qui n’est certainement pas exceptionnelle, comme on le voit en Islam :

Le divorce après lequel il peut y avoir reprise est possible deux fois, après quoi c’est soit la reprise avec bienfaisance ou la séparation en de bons termes[4]

De nombreuses personnes […] reviennent à leurs épouses, lorsqu’ils ont prononcé un divorce triple en une seule et même expression[5].

La société civile évoque aussi les regrets de personnes séparées, désirant implicitement des retrouvailles, si elles osent reconnaître qu’elles se sont trompées et qu’elles risquent l’humiliation du refus de l’autre.

Voici un extrait d’une chanson de Brassens sur ce thème :

Le surnom d’infâme me va comme un gant :
D’avecque ma femme J’ai foutu le camp,
Parc’ que, depuis tant d’anné’s,
C’était pas un’ sinécure
De lui voir tout l’temps le nez
Au milieu de la figure […]
Je bats la campagne Pour dénicher la Nouvelle compagne Valant celle-là Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierr’s dans les lentilles,
Mais se pendait à mon cou
Quand j’ perdais mes billes ![6]

Article suivant : Épilogue du chapitre 5
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] John M. Gottman, op. cit. p. 17 & 19

[2] https://www.alcooliques-anonymes.fr/

[3] https://www.linkedin.com/in/catherine-emmanuel-b5a950112/?originalSubdomain=fr

[4] Coran, Sôurat Al-Baqarah / 229

[5] https://www.islam.ms/divorce-en-islam/

[6] Georges Brassens, Auprès de mon arbre

54. Divorce civil et nullité de mariage

source expertise.com

Si le temps de la séparation provisoire ne permet pas de rétablir une relation conjugale saine, et, par exemple s’il y a des raisons de penser que le mariage était invalide, il faut alors se résoudre au divorce civil, suivi éventuellement d’un procès en reconnaissance d’invalidité de mariage.

Le temps préalable au divorce civil est un temps sensible, qui peut être vécu de manière responsable, pour permettre à chacun de panser ses blessures et de reconstruire sa vie.  Il peut être mis à profit pour permettre aux enfants de ne pas trop faire les frais de la séparation de leurs parents, en n’ayant pas le sentiment qu’ils ont perdu leur identité ou qu’ils sont responsables des disputes de leur parents. Il peut au contraire, être vécu de manière conflictuelle, avec des années de conflit et de violence, et le paiement de sommes très importantes[1].

Les conditions du divorce civil dépendent de la législation en vigueur dans le pays où a été célébré le mariage civil. En France, le droit prévoit une procédure de séparation de corps, trois types de divorces contentieux (divorce pour faute, pour altération définitive du lien conjugal) et un type de divorce par consentement mutuel, où les époux n’ont pas besoin de passer devant le Juge des Affaires Familiales sauf si un enfant des époux demande à être auditionné. Une convention est alors établie entre les époux avec l’aide éventuelle de leurs avocats respectifs et cette convention doit être déposée chez un notaire. Même en choisissant la voie du divorce par consentement mutuel, il existe plusieurs attitudes possibles :

  • s’efforcer de coopérer pour trouver un accord, avec l’aide éventuelle d’avocats médiateurs comme Anne Liénart, dont le slogan est « Se séparer sans conflit »
  • s’efforcer de régler rapidement la question, indépendamment de la relation qui sera probablement détériorée, avec un gagnant et un perdant ;
  • utiliser les ressources de la procédure pour se venger du conjoint, en la faisant traîner au maximum.

Actuellement, la France expérimente la mise en place systématique de « tentative de médiation familiale préalable obligatoire » (TMFPO) pour favoriser des solutions pacifiques.

S’ils sont mariés à l’Eglise, l’un des époux, ou les deux, pourront entamer une procédure en invalidité du sacrement de mariage, s’ils sont mariés à l’Eglise, spécialement s’il existe un doute sur la validité à partir des critères évoqués dans la section précédente[2]. Ils devront alors s’adresser au curé de leur paroisse, et, selon les pays et les diocèses, à la cellule diocésaine d’information, de conseil et de médiation pour l’enquête préliminaire et ensuite au tribunal diocésain ou interdiocésain appelé Officialité. Si l’Officialité estime qu’il y a des éléments qui permettent d’envisager une nullité, le demandeur sera invité à écrire un document appelé libelle, accompagné d’un mémoire relatant la vie du couple avant, pendant et après le mariage. Le procès canonique qui en résultera ne visera pas à savoir qui a raison ou tort, ni à évaluer ce qui s’est passé dans le couple depuis le mariage, mais il s’efforcera de réunir des éléments d’information et de preuve sur la nature du lien conjugal au moment du mariage. Il prononcera alors une décision sur la validité ou non du lien sacramentel, selon une procédure normale ou brève, telle qu’indiquée sur les sites internet de plusieurs diocèses, dont ceux de l’Officialité de Dijon[3] ou de Toulouse[4] ou par vidéo[5].


Article suivant : Divorcé engagé dans une nouvelle union
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] Frais d’avocats, pension de secours, pension alimentaire, CEEE, frais de logement, augmentation des taxes, etc.

[2] www.canonistes.org

[3] http://pastoralefamiliale.free.fr/cplnullitesdemariage.htm

[4] http://toulouse.catholique.fr/Un-mariage-peut-il-etre-annule-Les

[5] https://www.theodom.org/procedure-nullite

53. Discernement sur la validité du mariage

source = diocèse d’El paso

A la différence de la société civile qui reconnaît le divorce, l’Eglise catholique le refuse sachant qu’elle propose, non pas de faire annuler son mariage, mais d’en faire reconnaître l’invalidité dans des conditions bien précises.

Ainsi, le Code de droit canonique de 1983[1] traduit juridiquement la doctrine du mariage catholique, avec les canons 1055 à 1165 qui évoquent les propriétés essentielles du mariage chrétien ainsi que les conditions de validité du sacrement de mariage. Ce code et la jurisprudence qui a suivi exposent alors diverses causes susceptibles d’entraîner l’invalidité du sacrement de mariage au moment où il a été contracté :

  • Exclusion formelle de l’un des éléments essentiels du mariage (bien des époux, fidélité, indissolubilité, accueil des enfants) ;
  • Simulation du mariage, lorsqu’un des partenaires n’a pas l’intention de réaliser l’engagement qu’il représente ;
  • Absence de liberté provoquée par des pressions graves (physiques ou morales) ;
  • Tromperie concernant des questions importantes afin d’extorquer le consentement du futur conjoint (par exemple, on a caché un élément important de sa personnalité) ;
  • Incapacité de donner un consentement reposant sur un choix lucide et libre (par exemple, une grave immaturité) ;
  • Pathologie affectant le psychisme, qui empêche de mettre en place ou d’assumer une vie conjugale (par exemple, un complexe d’œdipe prégnant ou maladie psychique invalidante) ;
  • Incapacité foncière d’assumer les obligations essentielles du mariage (par exemple, un problème d’identité sexuelle) ;
  • Existence d’empêchements tels que l’impuissance, l’existence d’un lien antérieur, le mariage avec un non baptisé sans avoir obtenu la dispense préalable nécessaire, parenté légale ou par alliance, l’âge légal non respecté, etc.
  • Défaut de forme canonique de la cérémonie de mariage.

Le code fournit également des indications sur la séparation des époux, les mariages mixtes et par disparité de culte, ainsi que les modalités de préparation au mariage, mais il ne dit rien sur l’accompagnement par l’Eglise des personnes en difficulté dans leur couple à un moment donné de leur histoire.

Il précise également les règles de procédure, auxquelles l’Eglise est tenue pour discerner de la validité d’un mariage. En 2015, ces règles sont profondément modifiées avec la lettre apostolique Mitis Iudex Dominus Iesus qui vise raccourcir et à simplifier la procédure. Sans nous étendre sur ce sujet, voici un article du code de droit canonique écrit dans le but de distinguer les cas d’invalidité les plus évidents des autres cas nécessitant un approfondissement.

Art. 14 § 1. Parmi les circonstances de faits et de personnes qui permettent le traitement des causes de nullité du mariage par le procès plus bref selon les canons 1683-1687, sont comprises par exemple : le manque de foi qui peut générer la simulation du consentement ou l’erreur qui détermine la volonté, la brièveté de la vie commune conjugale, l’avortement provoqué pour empêcher la procréation, la persistance obstinée dans une liaison extraconjugale au moment du mariage ou immédiatement après, la dissimulation dolosive de la stérilité ou d’une grave maladie contagieuse ou des enfants nés d’une relation précédente ou bien d’une incarcération, la cause du mariage tout à fait étrangère à la vie conjugale ou consistant dans la grossesse imprévue de la femme, la violence physique infligée pour extorquer le consentement, l’absence d’usage de la raison prouvé par des documents médicaux, etc.[2]


Article suivant : Divorce civil et nullité de mariage
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] Pour les Eglises orientales, il s’agit du Code des canons des Eglises orientales publié en 1990.

[2] https://w2.vatican.va/content/francesco/en/motu_proprio/documents/papa-francesco-motu-proprio_20150815_mitis-iudex-dominus-iesus.html

52. Séparé mais fidèle

source = CNDA

Le respect par un conjoint de la parole donnée, malgré la séparation peut avoir un impact très positif sur les enfants, comme en témoigne une maman :

Mes trois filles ont quelques difficultés à s’entendre avec le compagnon de leur mère, mais n’ont pas ce problème chez moi car, même séparée je reste fidèle à mon mariage. Cela nous permet de nous rassembler à mon domicile une ou deux fois par an.

Dans l’Eglise, le problème est encore plus délicat car le divorce n’est pas reconnu et qu’il y a parfois confusion entre personne divorcée et personne divorcée remariée.

Les personnes divorcées mais non remariées, qui sont souvent des témoins de la fidélité conjugale, doivent être encouragées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutienne dans leur état.  La communauté locale et les Pasteurs doivent accompagner ces personnes avec sollicitude, surtout quand il y a des enfants ou qu’elles se trouvent dans de graves conditions de pauvreté[1].

Divers sites internet apportent des éléments de réponse aux questions que se posent les personnes séparées : Qui peut m’aider ?[2] Comment rester parent après la séparation ?[3] Peut-on rester fidèle même lorsque l’on est divorcé ?

Par ailleurs,

  • des aides financières sont parfois possibles du côté de la société civile[4]
  • des appuis peuvent aussi provenir de l’Eglise avec des mouvements comme Communion Notre Dame de l’Alliance[5] proposant des rencontres et des ressources en ligne[6].

Certes, l’accompagnement de tiers ou d’amis peut être utile en cas de séparation, à condition qu’il soit partage ou respecte les mêmes valeurs par rapport au mariage, en pensant, pour un chrétien, que le sacrement ne se « dessèche » pas avec le divorce. Mais en plus d’un tel accompagnement, il est bon de rencontrer des personnes qui vivent la même épreuve pour se soutenir mutuellement, et créer des liens de profonde amitié.


Article suivant : Discernement sur la validité du mariage
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] Amoris Laetitia, n° 242.

[2] http://www.viesavie.com/question/peut-on-rester-fidele-meme-lorsque-lon-est-divorce-qui-peut-maider/

[3] C’est le titre d’un livre de Sabrina de Dinechin, présidente de l’association des médiateurs familiaux chrétiens.

[4] https://meredebordee.com/demarches-aide-separation/

[5] http://www.cn-da.org/

[6] http://www.cn-da.org/enseignement.html

51. Le deuil accompagnant la séparation

Source = deuil comemo

A la maison de la famille à Lyon[1], la conseillère conjugale et médiatrice familiale Charlotte Hulot reçoit régulièrement des personnes qui se séparent ou divorcent. Elle les entend souvent dire qu’elles se sentent complètement perdues, déboussolées. Elles sentent que leur monde s’écroule et elles ne savent pas si elles vont être capables de se relever.

Elle prend alors le temps de les accueillir, de les aider à comprendre ce qu’elles vivent et ressentent en leur expliquant que la séparation crée en général un choc psychologique qui amène chacun à ressentir des émotions fortes.

En effet, la séparation fait prendre conscience des nombreuses pertes à venir pour chacun : c’est la fin de la relation conjugale, de la vie de famille telle que les personnes l’ont connue jusque-là, c’est aussi parfois la vente du logement familial pour l’un et / ou l’autre et pour les enfants, et donc la sensation de perdre toute une partie de sa vie rattachée à ce lieu. Il en résulte souvent une perte de sens et une perte de lien.

Toutes ces pertes sont autant de deuils à effectuer pour traverser la crise et être à nouveau capable de trouver du sens à sa vie, d’avancer vers la sérénité, de retrouver une dynamique de vie meublée de relations enrichissantes.

Vivre un deuil, c’est parcourir un chemin plus ou moins long pour chacun. Il comprend plusieurs étapes qu’Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre du XXème siècle, a particulièrement étudiées dans ses différentes phases émotionnelles, notamment auprès des personnes en fin de vie. Sa théorie est applicable à tout vécu de perte avec la courbe du deuil, ou courbe du changement de Kübler-Ross[2]

Les personnes doivent comprendre et admettre que le changement s’effectue lentement, à petits pas. Faire le deuil d’un couple et d’une famille prend du temps, le temps des deuils à vivre pour chacun. La médiatrice familiale accompagne les personnes vers cette transformation en leur offrant un espace d’écoute et de dialogue, un cadre au sein duquel chacun est invité à construire avec l’autre une nouvelle manière d’être en relation.


Article suivant : Séparé mais fidèle
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] https://www.conseil-conjugal-mediation-familiale-lyon.fr/article/divorce-separation-comment-la-mediation-familiale-peut-aider-a-surmonter-le-choc.html

[2] http://www.utc.fr/master-qualite/public/publications/qualite_et_management/MQ_M2/2015-2016/MIM_stages/LIN_Karine/index.html

50.Secrets des personnes séparées

Source = Di lei

La séparation d’un couple peut intervenir de diverses manières :

  • décès d’un des conjoints
  • séparation avant le mariage coutumier, civil ou religieux
  • mariage puis séparation due au conjoint, avec ou sans la charge des enfants
  • divorce
  • divorce et nouvelle union

C’est généralement une expérience douloureuse.

La séparation reste une des expériences humaines les plus douloureuses. Devenir étranger, particulièrement à quelqu’un qui a été proche, que l’on aime ou que l‘on a aimé, peut provoquer un désespoir profond et faire basculer la vie d’un individu. Quelque-chose a été touché, car la séparation provoque la solitude et l’homme n’est pas fait pour vivre seul. La communication avec ceux qui l’entourent lui est indispensable. Or dans la séparation, nous retrouvons, peut-être, une des premières expériences traumatisantes de la vie. […]. Chaque séparation réactualise le vécu de la séparation originelle (le paradis perdu)[1].

Une fois prise la décision de se séparer au moins provisoirement, ou devant le fait accompli du départ du conjoint, le chemin n’est pas terminé. Il reste à le mettre en œuvre, à vivre le deuil et à reconstruire une nouvelle vie pour soi et pour les enfants.

La situation est en effet très différente entre :

  • ceux qui restent en conflit, cherchant toutes les occasions de se faire la guerre par un procès contentieux qui n’en finit pas et qui coûte une fortune, une dévalorisation permanente du conjoint devant les enfants et l’utilisation de ces derniers comme arme du conflit, etc.
  • ceux qui souffrent de la blessure de l’amour, essayant tant bien que mal de repartir, sans tomber dans la honte ni la haine, en espérant un soutien de leurs proches, qui malheureusement s’éloignent bien souvent ;
  • ceux qui ont fait la paix entre eux, et qui continuent à se fréquenter pour décider ensemble un divorce civil par consentement mutuel, des gardes d’enfants alternées et des choix sur l’éducation des enfants ainsi que des multiples problèmes qui restent à résoudre.

Dans la plupart des cas, la séparation est une épreuve humaine pour chacun des conjoints séparés. Ils ont besoin d’un soutien alors que s’estompe le réseau de relations qu’ils avaient créé pendant leur vie commune et que leurs ressources financières diminuent généralement, car chaque personne séparée doit désormais assumer seule les charges qu’elle partageait auparavant avec son conjoint.

En 1990, des fidèles catholiques divorcés ont fait une exposition dans leur paroisse intitulée « Questions à notre Eglise sur le divorce[2] » et voici le témoignage du curé qui en résulte :

Je leur ai proposé de nous rencontrer ensemble. Nous étions cinq au départ, plus de trente, deux mois plus tard. La demande était très forte. Je ne pouvais que leur proposer des échanges tout simples, sans jugement, sous le regard de Dieu. Inutile de vous dire que j’ai beaucoup appris. J’ai appris la souffrance humaine car, et j’ai honte aujourd’hui de le dire, je ne pensais pas que le divorce pouvait engendrer une telle douleur je crois même avoir rarement vu des gens autant souffrir. Cela m’a obligé à écouter et à faire l’expérience de ma propre pauvreté. […] Pauvre Eglise sommes-nous, trop préoccupée par la vérité que nous avons à défendre, pour percevoir la souffrance des divorcés. […]  Il nous faudrait en réponse une énorme profusion de miséricorde pour accompagner ces « blessés de l’amour »[3]


Article suivant : Le deuil accompagnant la séparation
Table des matières  ///   Écrire l’auteur  

[1] Jacqueline Morineau, L’esprit de la médiation.

[2] Exposition affichée pendant quatre mois en 1990 à la paroisse saint Hyppolite à Paris 13ème.

[3] Guy de Lachaux, Divorcés, p. 13