Dans les sociétés dites développées, les conjoints font intervenir des avocats[1] et des juges aux affaires familiales pour « mener à bien » une procédure judiciaire aboutissant à une séparation (séparation de corps, divorce pour faute, divorce pour altération définitive du lien conjugal, divorce par consentement mutuel), puis éventuellement une autre procédure pour faire respecter les obligations de pension alimentaire (CEEE), de garde alternée ou autre.
Au plan international plusieurs instances des Nations unies se penchent sur la famille et notamment :
Avant d’aborder plus en détail le cas de la France évoquons des pays qui ont une vision du conseil et la médiation conjugale et familiale.
Au Québec, le Ministère de la justice offre un service de médiation familiale. Il permet à des couples de bénéficier gratuitement d’un certain nombre d’heures en médiation familiale. Celui qui a reçu une formation de médiateur du ministère a le titre de médiateur accrédité.
En Afrique et dans les sociétés traditionnelles, le mariage coutumier a une importance considérable pour la cohésion des couples. Il s’agit schématiquement d’une institution qui permet l’union de deux personnes et de deux familles. Sur le plan juridique, seul le mariage civil a une valeur légale. Mais le mariage traditionnel encore appelé mariage coutumier reste une étape importante durant laquelle se déroule la cérémonie de la dot.
De nombreux travaux ont été publiés sur le sujet, parmi lesquels des travaux universitaires comme la thèse de sociologie de Mlle Cornélia Bounang Mfounguē[2], et de nombreuses thèses de droit ou de sociologie.
Dans les sociétés traditionnelles et notamment en Afrique, le mariage coutumier est une étape fondamentale qui subit quelques variantes selon les ethnies. En Afrique de l’Ouest, chez les Mossi, le mariage fait l’objet de plusieurs étapes, encore en vigueur en 2020 :
Voici un exemple de cérémonie de mariage coutumier effectuée à Abidjan dans la simplicité entre un Européen Francis, et une Africaine Christiane :
On offre de l’eau et l’on attend que tout le monde ait bu.
Un neveu burkinabè de Christiane demande les nouvelles.
Une amie ivoirienne de Francis : tout est grâce, Francis a trouvé une belle fleur et nous sommes là pour eux.
Le neveu : les anciens ont fait connaître leur accord pour le mariage de Christiane et Francis
Une amie ivoirienne de Francis : La maman de Francis m’a appelée, elle ne peut pas venir, et je suis venue à sa place. Nous disons merci. J’ai porté tout en prière, l’avis des vieux est une grande grâce. On va encore tailler notre prière pour qu’elle soit plus belle et que les deux s’entendent.
Un oncle de Christiane : les jeunes n’ont qu’à bien s’entendre. L’entente est le principal
L’amie ivoirienne : chez les Akans, les parents parlent
L’oncle : chez les Mossis, les parents ne parlent pas, ce sont les oncles et les neveux qui interviennent
Le neveu : montre une enveloppe. On a reçu la dot. Elle servira pour les anciens au Burkina qu’ils apprêtent une chèvre et fassent la fête et aussi un peu pour ici. Ils sont d’accord. Aujourd’hui, c’est la dot. Maintenant, c’est sa femme.
Une autre amie ivoirienne de François : nous allons donner des conseils à notre fils, vous allez donner des conseils à votre fille. Dans le mariage on doit faire beaucoup de concessions, c’est comme ça. S’il y a problème il faut venir et si c’est urgent, on s’appelle, je monte dans voiture pour écouter. Plus vite on éteint le feu, mieux c’est. Il faut prévenir car c’est parfois difficile.
Des messagers vont vers les tables voisines annoncer que le mariage coutumier est fait
Tous applaudissent à la bonne nouvelle et la famille vient féliciter les mariés
Une fois mariés, le conseil de famille ou le conseil du village se réunit pour régler les questions importantes. Ainsi la palabre africaine est utilisée depuis des temps immémoriaux pour rétablir l’harmonie dans une communauté, indépendamment de savoir qui a raison ou tort.
En dehors de l’Afrique, les sociétés traditionnelles ont de multiples secrets contribuant à souder les couples. Ainsi, Ailleurs, les traditions sont multiples et variées comme le décrivent notamment les rites de mariage :
Avant d’aborder les sociétés religieuses, au chapitre huit, évoquons maintenant les bonnes pratiques de la société française.
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[1] Il y aurait, en France plus de 50 000 avocats, soient près d’un pour 1000 habitants, dont la majorité sont des femmes. Parmi eux, certains gagnent bien leur vie, tandis que d’autres ont du mal à trouver suffisamment de clients pour vivre de leur métier. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles une part croissante des avocats se forme à la médiation, pour ne pas laisser échapper à d’autres le marché correspondant.
[2] https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00735563/document
[3] https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/granet-coutumes-matrimoniales-de-la-chine-antique/
[4] https://lecourrier.vn/des-coutumes-matrimoniales-insolites/457399.html
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