8.6. Epilogue du chapitre 8

8.6. Epilogue du chapitre 8

Source = Cathonews

Chers frères et sœurs en Christ et en humanité,

Ma grande découverte de ces dernières années est que la frontière entre le bien et le mal ne passe pas entre « les bons » et « les méchants », mais elle passe à l’intérieur de moi-même et de chacun de nous.

Avec Lytta Basset[1], j’ai approfondi l’exemple du Christ qui ne juge jamais les personnes, mais qui laisse à Dieu le soin de le faire lui-même, conformément au commandement de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal[2].

Ma grande chance est de vivre en famille confronté quotidiennement à mon épouse et nos enfants, dont l’attitude, les points de vue m’aident ou m’exaspèrent tour à tour. Souvent mon épouse me demande si nous avons bien fait de nous marier. Pour moi la question ne se pose pas car je l’ai choisie une fois pour toutes et je crois dans la grâce du sacrement de notre mariage et j’ai l’intuition que tous les problèmes de ma vie ont un écho et donc aussi une solution dans ma relation avec elle.

Vis-à-vis de l’Eglise, j’ai une profonde reconnaissance du grand don des prêtres et pasteurs et religieux qui offrent leur célibat et leur énergie pour son édification et pour notre bien. J’ai également un grand désir de lui transmettre le témoignage des gens mariés et des membres des familles qui s’efforcent de régler au jour le jour leurs conflits plutôt que de les mettre sous le tapis ou de se séparer quand cela devient trop dur.

Après avoir travaillé cinq années à une thèse de droit canonique sur « la justice de l’Eglise catholique[3] », je reste avec une question lancinante : jusqu’à quel point une personne ou un groupe peut-il tolérer une autre personne ou un autre groupe qu’il perçoit comme hostile ?

Comme je le fais quotidiennement dans le monde civil, j’éprouve le désir de développer la médiation dans l’Eglise avec mes collègues médiateurs chrétiens. J’y vois le moyen de rétablir la communion à la fois au sein de l’Eglise blessée par des conflits internes et dans les couples qui se déchirent. Mon espérance est que chaque diocèse crée, développe ou revitalise en son sein :

  • Le service diocésain d’information, conseil et médiation pour les couples en difficulté, tel que la Curie a demandé aux évêques de mettre en place ;
  • Le conseil diocésain de médiation pour le rétablissement de la communion, là où des personnes physiques ou morale se disputent au point de saisir les tribunaux, et/ou de de cesser la pratique religieuse dans le diocèse. Pour ce faire, elle doit recourir à des médiateurs formés, indépendants et mandatés.

Pour y contribuer, je me tiens à la disposition de tout évêque ou diocèse qui désirerait avancer dans ce sens.

Alain Ducass, le 21 mai 2020


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[1] Lytta Basset, philosophe et théologienne protestante suisse « Moi, je ne juge personne » : l’Évangile au-delà de la morale, Éditions Albin Michel, 2003

[2] Genèse 2.16-17 dit : Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. »

[3] Alain Ducass, La justice administrative de l’Eglise catholique, L’Harmattan 2016 et édition revue et corrigée, 2017, 344 p. Imprimatur Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori

À propos de l’auteur

Yves Alain administrator

Je suis un homme ordinaire, évoluant d'une posture de sachant à celle de sage. La vie m'a donné de nombreux privilèges : français, catholique, marié, père de six enfants, grand-père, ingénieur polytechnicien, canoniste, médiateur, coach, écrivain et chef d'entreprise (https://energeTIC.fr) Il me faut les lâcher peu à peu pour trouver l'essentiel. Dans cette quête, j'ai besoin de Dieu, de la nature et peut-être de vous.